Ce chiffre n'est que la partie visible de l'iceberg. En célébrant, hier, la Journée mondiale de l'hypertension artérielle (HTA), les praticiens ont tiré la sonnette d'alarme et ont appelé les décideurs à prendre les mesures qui s'imposent pour renverser la tendance et éviter le pire. Les chiffres, récemment communiqués par différentes enquêtes et études multicentriques hospitalières donnent le tournis. 25% des algériens sont affectés par les maladies cardiovasculaires responsables de 29,5% des décès en Algérie, selon des statistiques officielles. L'HTA est souvent associée à d'autres facteurs de risque, tels que le tabagisme, le diabète, la sédentarité et l'obésité. Eminent professeur en cardiologie, M.Kheireddine Merad n'a pas manqué de dire que «l'Algérie n'échappe pas à ce fléau mondial et s'inscrit dans ce profil épidémiologique, comme le prouvent les récentes études nationales». Parmi les facteurs de risque, les praticiens incriminent, en premier lieu, le tabagisme. D'autres chiffres alarmants précisent que le tabagisme, passif inclus, est à l'origine de 80% du cancer des poumons. Par ailleurs, 22% des Algériennes sont obèses et près d'un Algérien sur 2 enregistre une surcharge pondérale. Au vu de ces chiffres, l'on se demande quelle est la proportion d'Algériens en bonne santé. Même l'avenir ne s'annonce pas prometteur, selon les spécialistes. «Dans dix ans, les facteurs de risque seront multipliés par 3 en Algérie», a averti le Pr Merad. L'Algérie traîne toujours le pas quant à l'application de la loi portant sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, adoptée par l'APN en 2000. L'urgence a sonné mais avec des diagnostics et des dépistages efficaces, des solutions peuvent être apportées. «Il n'y a pas de fatalité si des mesures préventives sont prises» a précisé le Pr Merad, appelant à suivre l'exemple canadien qui a enregistré une baisse du taux des maladies cardiovasculaires. Devant toutes les solutions proposées, la prévention demeure le meilleur remède.