Il n'y a pas de raison, selon l'avocat, que Abdelghani Djerrar soit maintenu en détention. La chambre d'accusation près la cour d'Alger devra statuer la semaine prochaine, au plus tard le 23 mai, sur l'appel portant mandat de dépôt introduit par l'avocat du patron de Tonic, Me Zeraia. C'est ce que nous a annoncé hier ce dernier. Pour lui, il n'y a pas de raison pour que le président-directeur général de Tonic Emballage, Djerrar Abdelghani soit maintenu en détention, alors qu'il était sous contrôle judiciaire depuis deux ans, et qu'il n'a jamais fait défaut à la justice. Rappelons que Abdelghani Djerrar est en prison depuis le 3 mai dernier, il lui est reproché de n'avoir pas respecté l'échéance de remboursement des dettes qu'il a contractées auprès de la Badr, et d'avoir bénéficié de crédits sans garanties suffisantes. Le groupe s'apprêtait pourtant à mettre en service une nouvelle unité de production présentée comme importante, dotée d'une technologie moderne. Prévue pour le 10 mai, l'ouverture de cette usine sous le nom de «Watania» (un nom choisi par le père et ancien moudjahid Djerrar), a été reportée à une date ultérieure, avant la fin de ce mois. Cette affaire continue de susciter moult interrogations de la part des employés et un grand étonnement de la part des chefs d'entreprise. Malgré les assurances du ministre des Finances, Mourad Medelci, les 4000 travailleurs que compte l'entreprise ne cachent pas leur inquiétude quant au maintien de leurs postes d'emploi. Notons qu'en marge du 3e Forum international de la finance, le ministre avait souligné que «l'accent sera mis sur la préservation de la main-d'oeuvre pour éviter toute perturbation et assurer le maintien de l'activité». Ainsi, M.Medelci écarte l'éventualité même de recourir à la fermeture des usines de Bou Ismaïl. Dans le sillage de cette même affaire, le grand argentier du pays s'était abstenu de dévoiler les motifs de l'arrestation de Abdelghani Djerrar. Un administrateur judiciaire, en la personne de Daoudi, ancien P-DG de la BDL, a été désigné dernièrement à la tête de Tonic Emballage. Le chargé de la communication de Tonic Emballage, Hamid Rebahi, nous annonce par la suite que les patrons de Tonic désigneront, dans quelques jours, un responsable pour prendre la gestion du groupe. Il nous précise, par ailleurs, que la mission de séquestre judiciaire est de travailler avec les patrons du groupe Tonic, de contrôler les recettes et de veiller à ce que 30% de ces dernières reviennent à la Badr. Selon notre source, Abdelghani Djerrar, de formation juridique, avait été désigné pour sa part, en 2005, en tant que séquestre judiciaire, au début du conflit entre le groupe et la banque, alors qu'il était sous contrôle judiciaire. Sa mission était d'assurer le remboursement des crédits.