Abdelghani Djerrar, patron de la Sarl Tonic Emballage a été libéré. L'information a été confirmée, hier, par son avocat Me Zeraïa. Ainsi, après dix-huit jours de détention préventive, passés à Serkadji, le patron de Tonic Emballage retrouve les siens. Bonne nouvelle. Le personnel de Tonic, la famille du désormais ex-détenu et même son avocat, accueillent avec joie ce nouveau rebondissement dans l'affaire Tonic. Toutefois, Abdelghani Djerrar, ce nom qui a défrayé la chronique et fait couler beaucoup d'encre dans les colonnes de la presse nationale et même étrangère, demeure toujours sous contrôle judiciaire. Le dossier Tonic est loin d'être clos. Sa sortie de prison, décidée hier par la chambre d'accusation près la Cour d'Alger, s'est faite après appel introduit par son avocat, Me Zeraïa. Contacté, ce denier explique que «la libération de M.Djerrar ne dérange nullement l'instruction engagée par la Cour d'Alger», au sujet, bien sûr, du litige opposant la firme Tonic Emballage à la banque Badr. «Nous avons confiance en notre justice» poursuit Me Zeraïa. Il n'existe point de raison devant justifier le maintien de son mandant en détention préventive, a-t-il insisté. Au niveau du siège de Tonic, tout le personnel «baigne» dans une ambiance de liesse qu'a suscitée la libération de M.Djerrar. M.Hamid Rabahi, chargé de la communication le confirme sans détour. Pour M.Rabahi, la grande famille Tonic va fêter deux évènements: la libération de son président-directeur général et l'inauguration prochainement de la nouvelle usine. Pour rappel, la mise sous mandat de dépôt du premier responsable de Tonic remonte au 3 mai dernier. Ce jour-là, des agents en civil se sont présentés à son domicile, à Alger, pour procéder à son arrestation telle que notifiée par la chambre d'accusation près la Cour d'Alger. Son avocat, lui, n'en revient pas: «l'affaire n'a rien de pénal. Elle est purement d'ordre financier» a affirmé Me Zeraïa, quelques heures après l'arrestation de son mandant. Me Zeraïa ignore également les raisons qui ont poussé le juge d'instruction à décider, du jour au lendemain, d'un mandat de dépôt, au moment même où un accord a été trouvé entre la Sarl Tonic Emballage et la Banque de développement rural Badr. En 1999, la Badr octroie, dans un premier temps, à Tonic Emballage un prêt de 11 milliards de dinars, fragmenté en deux parties, un premier montant de 7 milliards de dinars et un autre de 4 milliards de dinars. Les prêts accordés à Tonic se multiplient ensuite avec la création d'une dizaine de filiales, pour atteindre la somme de 65,5 milliards de dinars en septembre 2005. Des négociations ont pris cours entre le patron de Tonic et les responsables de la Badr en vue de parvenir à un accord de remboursement.