Les pouvoirs publics ont, jusque-là, soutenu la consommation du lait par rapport à un contexte mondial donné, désormais, il est aujourd'hui impossible de continuer dans cette voie. Réunis, à la faveur du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole qui a lieu présentement à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) à Alger, les experts appellent les professionnels de la filière lait à mieux s'organiser afin de faire face à la crise du lait qui frappe de plein fouet le consommateur algérien. Ces derniers précisent que la seule politique nationale du lait est le fait des cadres du ministère de l'Agriculture et qu'aucune politique, aussi louable soit-elle, ne peut être appliquée si elle n'a pas de vis-à-vis valable à qui s'adresser. Sans mâcher leurs mots, ces derniers ont ajouté que la subvention actuelle accordée par l'Etat n'est encore que provisoire et que tous les intrants participant à la production de cette denrée de base continueront à subir le joug de la hausse des prix, finalement inévitable. Ces spécialistes qui débattent encore de la problématique actuelle du lait, invitent donc producteurs et éleveurs à faire preuve de professionnalisme afin de satisfaire une demande nationale pressante. En fait, l'on explique que la présente crise était par trop prévisible d'autant qu'aucune mise à niveau de la «filière lait» n'a, jusque-là, été appliquée. Alors qu'avec d'autres vocables d'aucuns renchérissent et disent que le lait est bien là, mais c'est en formidables quantités qu'il tombe dans l'univers impitoyable de l'informel; ce qui entretient de plus belle une situation accablante pour les citoyens. En somme, ils résument une filière (de lait) complètement désarticulée et qui est en décalage avec les pratiques universellement admises. L'on rappelle dans ce contexte que l'éleveur préfère souvent sacrifier, au sens propre, son cheptel dont la vocation est la production du lait, sur l'autel du gain; une logique implacable qui aurait vu des dizaines de vaches laitières destinées à l'abattage. Pour la simple raison que la filière viande permet des gains de loin plus importants que ceux accordés par la filière du lait. D'où le parasitage tous azimuts d'une profession où pourtant des subventions et autres aides sont accordées par l'Etat, notamment le soutien à l'aliment du bétail et aux cultures fourragères. Dans leurs interventions respectives, les orateurs n'ont pas manqué d'habiller du sceau du doute les statistiques officielles concernant le nombre de vaches laitières dans notre pays. Par ailleurs, ces spécialistes n'ont pas manqué également d'exposer des facteurs intrinsèques qui sont assimilés à autant d'ingrédients qui ont précipité la crise du lait dans notre pays. A l'instar de nombre d'études universitaires laissées en jachère et qui se rapportent au monde de l'élevage, de l'agriculture et concourrant directement à toute stratégie réussie de la production du lait. Comme ils ont signalé que généralement, la collecte du lait demeure insignifiante, voire une tâche ingrate à tout investisseur, avec en bout de course, un taux de collecte dérisoire (près de 6%) avec un volume important englouti par le circuit de l'informel. Ainsi, le thème-phare de cette septième édition d'Expovet, comprendre Salon international de l'élevage et du machinisme agricole, aura été la problématique de la filière lait sous le titre générique: «Production, collecte, hygiène et conservation du lait». L'Algérie est le premier consommateur de lait à l'échelle du Maghreb avec 3 milliards de litre par an. Le taux de couverture par la production nationale locale est de 60%. Le reste étant importé sous forme de poudre de lait.