Le gouvernement présentera sa démission dès l'annonce des résultats du scrutin. On a retrouvé un Belkhadem exténué, terrassé par le travail qu'il vient d'effectuer. Il est venu faire le bilan d'une campagne harassante. Il a animé 37 meetings, dans 33 wilayas, à une moyenne de deux meetings par jour. L'heure n'est pas aux détails. Il veut seulement dire que son parti, le FLN, restera «la première force du pays». Il faut le dire la veille des élections, avant que les indécis n'aillent ailleurs. Belkhadem sait que le FLN n'atteindra jamais le nombre de 200 sièges obtenus par Benflis. La conjoncture n'est plus la même. En 2002, la Kabylie avait boycotté les législatives, rappelle-t-on. Et le FLN est allé prendre des sièges par dizaines avec un taux de participation inférieur à 5%. Par conséquent, ces scores étaient historiques et aucun parti ne peut prétendre faire un remake de 2002 par un scrutin correct. Belkhadem sait aussi que le taux de participation ne sera pas très élevé. Il répond à une question en le mettant sur le compte de la nature même de cette élection. Il suppose que les gens se mobilisent beaucoup plus pour les locales que pour les législatives et qu'ils votent plus dans les villages que dans les agglomérations. Ahmed Benaïcha, ex-émir de l'AIS, a été vu au meeting de Gué de Constantine. Belkhadem répond en français: «Là où il y a des voix, on ira les prendre. Il n'y a eu aucun deal avec l'AIS». Ces derniers doivent, en conséquence, lui apporter un soutien sans condition, pourvu qu'ils coupent la voie «aux ennemis de la réconciliation nationale», comme l'a dit Benaïcha. Quant aux déclarations d'Al Qaîda, appelant au boycott, il use d'une formule sarcastique en répliquant: «Il y aura donc beaucoup de pécheurs en Algérie». Le parti qui représente la première force du pays se plaint des critiques de certains journalistes, par la voix de son premier responsable, qui l'ont desservi pendant la campagne, tout en saluant l'ensemble de la corporation. Mais il en veut «aux plans de coupe de l'Entv». Il trouve que la Télévision a été partiale dans ses comptes rendus de campagne. Belkhadem écarte d'un geste le spectre de la fraude. «Tous les partis ont leurs représentants dans les bureaux de vote», rassure-t-il. Le secrétaire général du parti de la «future majorité» au Parlement, indique qu'il va déposer sa démission du gouvernement dès l'annonce des résultats du scrutin. «Libre, ensuite, au président de la République de le reconduire ou de choisir une autre personne pour gérer le prochain gouvernemen». Belkhadem reste, toutefois, fidèle au programme du président et à la politique de réconciliation nationale qui constitue l'un des facteurs mêmes qui l'ont rappelé aux affaires de l'Etat. Par conséquent, si départ de Belkhadem il y a, ce sera -au-delà de l'aspect électoraliste- un échec de la politique de réconciliation.Bouteflika ne pouvait espérer mieux pour mener à terme son voeu le plus cher, celui de réaliser la paix durable entre tous les Algériens.