Dans l'attente du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie sur les stocks d'essence aux USA, les prix du pétrole restent stables. Quand le Nigeria tousse, c'est tout le marché pétrolier qui éternue. Mardi 15 mai. Les prix du baril de pétrole grimpent à nouveau. Des incidents ont éclaté au Nigeria. Une des installations de la compagnie Shell est occupée par des manifestants dans le sud du pays. La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell interrompt sa livraison de 170.000 barils par jour. Le baril de Light Sweet Crude sur le Nymex, New York Mercantile Exchange gagne 71 cents. Il clôture à 63,17 dollars. Depuis les élections présidentielles, le Nigeria est en proie à des violences qui font craindre le pire. La succession d'Obasanjo s'avère difficile. Les élections ont été fortement contestées par l'opposition. Même les observateurs internationaux ont relevé les irrégularités qui ont entaché le scrutin. Le Nigeria est en effervescence. Les violences se sont soldées par des dizaines de morts. Cela fait craindre le pire. L'inquiétude pèse fortement sur les approvisionnements pétroliers. Les analystes estiment à 900.000 barils par jour, la baisse de l'offre du «géant africain» du pétrole, soit 30% de sa production. Ce qui a pour effet de soutenir les cours du prix de l'or noir. «Shell a annoncé des coupures de production alors que le marché s'attendait plutôt à un rétablissement de la production qui avait été arrêtée depuis plusieurs mois. Mais depuis les élections (présidentielles de fin avril), les choses n'ont fait qu'empirer», constate l'analyste de la maison de courtage Fimat, Antoine Halff. A ce facteur haussier, de géopolitique, vient se greffer la hantise de la baisse des stocks d'essence américains. Les prix du baril de pétrole oscillent en fonction de l'offre et de la demande. Classique dira-t-on. Les regards sur le marché pétrolier sont focalisés sur les publications hebdomadaires du DoE, département américain de l'Energie, concernant l'évolution des stocks américains. Un baromètre. Il hante l'esprit des analystes, spéculateurs et investisseurs. Les stocks baissent et c'est la panique. Les cours du pétrole repartent à la hausse. Pour cette semaine, c'est l'optimisme. Les analystes tablent sur une éventuelle amélioration des stocks d'essence américains. «Nous escomptons des stocks d'essence en hausse, ce qui devrait lever quelques craintes et les cours pourraient reculer», prévoit l'analyste Stève Rowles de chez CFS Seymour. Le stocks d'essence américains ont fondu comme neige au soleil. 15% en deux mois, entre février et fin avril. Le niveau des réserves est inférieur de 7%, comparé à celui de l'année dernière. La saison des grands déplacements estivaux inquiète. Elle débute dans moins de deux semaines. C'est la période des grandes «chevauchées à quatre roues» à travers l'immense territoire que sont les Etats-Unis d'Amérique. Cela nécessite une énorme consommation de carburant. Les prix du cours de pétrole malgré les incidents au Nigeria, n'ont pas connu de perturbation significative. Le cours de Brent de la mer du Nord, cotait 68 dollars le baril, hier matin. Tandis que le baril de Light Sweet Crude, à New York, était situé autour des 63 dollars. 62,90 précisément. Le marché après avoir légèrement progressé en matinée est réparti aussi légèrement à la baisse dans l'attente de la publication du rapport du DoE sur les stocks d'essence américains.