L'annulation de la visite de Peter Van Valsum aux camps des réfugiés sahraouis fait-elle suite à l'influence directe exercée par les USA? Si ce n'est pas une tentative de remettre la résolution onusienne dans le tiroir, comment peut-on expliquer la pression des USA sur l'envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental? Est-ce un défi pur et simple à la légalité internationale? L'annulation de la visite de Peter Van Valsum aux camps des réfugiés sahraouis fait-elle suite à linfluence directe exercée par les Etats-Unis d'Amérique? La dernière résolution onusienne pour le Sahara occidental, votée par le Conseil de sécurité le 30 avril dernier, semble faire l'objet d'une véritable tentative de dénaturation. Pourtant, le Conseil de sécurité a invité le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à superviser les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario et présenter un rapport y afférent avant le 30 juin. Néanmoins, le Maroc et ses alliés n'ont pas renoncé aux manoeuvres rejetées par le Conseil de sécurité, à savoir «le projet d'autonomie pour le Sahara». C'est ce qui explique le défilé des rois et émirs des monarchies du Golfe au Maroc. La dernière visite étant celle du roi Abdallah Ibn Abdelaziz d'Arabie Saoudite. Cela veut dire simplement et clairement qu ‘il n'y a pas d'alternative à l'autodétermination du peuple sahraoui, le seul habilité à s'exprimer sur le destin du Sahara occidental. Dans sa résolution 1754, du 30 avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à engager des négociations «sans conditions préalables et de bonne foi, en prenant en compte les événements des derniers mois, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Aussi, la bataille fait rage actuellement chez les parrains du Maroc. Les USA qui avaient tenté de dévier la légalité internationale, lors des débats au Conseil de sécurité concernant le rapport sur le Sahara occidental, reviennent encore à la charge. L'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, avait annoncé que l'annulation de sa visite au QG du Polisario fait suite à de nombreuses de pressions. L'on s'interroge aussi sur la crédibilité d'une tournée qui n'implique pas l'une des parties au conflit, à savoir le Front Polisario. Peter Van Walsum devait effectuer ces jours-ci une visite au Maroc et auprès de la direction du Front Polisario dans les camps de réfugiés sahraouis, pour préparer la tenue des négociations entre les deux parties. Cette tournée a été annulée à la dernière minute. Du coté des sahraouis, le Premier ministre de la RASD a estimé, jeudi dernier, qu'ils «ont été surpris par l'annulation de cette visite préparatoire. Cela aurait été plus convenable si M.Van Walsum était venu». L'envoyé personnel de Ban Ki-moon s'est rendu au Royaume ibérique pour s'entretenir avec le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos. Le Conseil de sécurité, dans sa dernière résolution, a demandé également au secrétaire général des Nations unies «d'organiser ces négociations sous ses auspices» et invite les «Etats membres à prêter le concours approprié à celles-ci». Une question s'impose: pourquoi attendre jusqu'au 15 juin pour commencer les négociations? Le délai pourrait être renvoyé encore à une autre date sous l'effet des pressions étrangères et le jeu trouble des USA. Attendons pour voir.