Le Conseil de sécurité de l'ONU a, dans une nouvelle résolution adoptée mercredi, réaffirmé le droit des Sahraouis à s'exprimer par voie référendaire sur leur avenir. La résolution 1813 du Conseil de sécurité de l'ONU sur la question sahraouie, adoptée mercredi, n'est rien d'autre qu'un rappel à l'ordre à la volonté belliciste du pouvoir marocain et une mise au point aux déclarations irresponsables de la semaine dernière de Peter Van Walsum, l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. En effet, le Conseil de sécurité a réaffirmé, mercredi, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et appelé le Maroc et le Front Polisario à «engager plus résolument des négociations de fond et sans conditions préalables». Le deuxième point significatif de la résolution est la prolongation d'une année du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), jusqu'au 30 avril 2009, alors qu'habituellement, elle est reconduite pour des périodes de six mois. Cela signifie que M.Ban, comme le Conseil de sécurité, sont décidés à donner le temps nécessaire aux négociations maroco-sahraouies pour une application stricte des dernières résolutions 1754, 1783 et la toute dernière, 1813, qui définissent le cadre légal de ces négociations entamées l'année dernière à Manhasset, dans la banlieue de New York. La finalité en reste l'aboutissement à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le Sahara occidental. Saisissant toute la pertinence de cette énième résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, M.M'hamed Khadad, membre de la direction du Front Polisario et Coordinateur avec la Minurso, s'est félicité, dans une déclaration, de l'adoption d'une résolution «qui conforte et consacre la légalité internationale concernant la question du Sahara occidental et, par-delà, la rectitude et la justesse de la cause sahraouie». Ainsi, la résolution sonne comme un désaveu des déclarations de l'envoyé spécial Peter Van Walsum, sorti de sa mission de médiateur pour défendre, en fait, la «marocanité» du territoire sahraoui, chère au Palais royal. M.Khadad, a, dans la même déclaration, réaffirmé «avec force et détermination la conviction du Front Polisario pour qui, la seule voie à même de conduire à un règlement juste et définitif du conflit, et ouvrir des perspectives de coopération et de progrès pour tous les peuples de la région, demeure celle des urnes et de l'exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, à travers un référendum régulier et respectueux de la doctrine et de la pratique des Nations unies en matière de décolonisation». Pour l'heure, le Conseil de sécurité a salué et encouragé le Maroc et le Front Polisario quant à l'organisation de visites familiales par voie terrestre entre les Sahraouis sous occupation marocaine et ceux réfugiés à Tindouf, conformément à leurs engagements de mars dernier à Manhasset. Il faut dire que ce juste retour des choses était prévisible, tant la «sortie» de Peter Van Walsum, la semaine dernière, portait un coup sérieux à la légalité internationale et à la paix dans la région. Notons à cet effet, que l'Algérie s'est félicitée de la «constance de la position du Conseil de sécurité» de l'ONU sur la nature du conflit du Sahara occidental et les conditions de son règlement, après l'adoption de la résolution 1813 réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Le Conseil de sécurité vient d'adopter une nouvelle résolution sur le Sahara occidental par laquelle il a solennellement réaffirmé son ferme attachement à la légalité internationale concernant cette question de décolonisation», a notamment indiqué, dans une déclaration, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. «En sa qualité de pays voisin soucieux de voir ce conflit fratricide résolu au plus tôt, l'Algérie tient enfin à réitérer son plein appui au processus de négociations directes, engagé entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario sous l'égide des Nations unies et à apporter toute contribution utile à son succès», a assuré le ministère des Affaires étrangères. Cette nouvelle résolution du Conseil de sécurité réaffirme, on ne peut plus clairement, le droit des Sahraouis à l'autodétermination et vient après les déclarations controversées de Van Walsum, qui avaient choqué fortement le président du Conseil de sécurité, Dumisani Kumalo, les membres du Conseil, excepté la France et les USA, ainsi que la majorité de la communauté internationale. La situation aurait pu se dégrader dans la région, n'étaient la sagesse et la responsabilité des dirigeants sahraouis et leur sens de la diplomatie. Jusqu'où ira le Palais royal chérifien dans sa fuite en avant et sa politique de la terre brûlée? Il est vrai que le Maroc a profité du cessez-le-feu proclamé par le Front Polisario depuis 1991, ainsi que les bouleversements géostratégiques qui ont suivi la chute du mur de Berlin, l'embrasement de la question palestinienne et, plus tard, la guerre en Afghanistan et en Irak pour renier ses engagements, occuper le Sahara occidental et mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Cependant, il n'a pas compté sur la conviction des Sahraouis en leur juste cause, ni sur la lucidité et la vigilance de la communauté internationale sur ses propres engagements relatifs à l'achèvement du processus de décolonisation du dernier territoire africain encore sous domination.