«Si on impute les résultats à la seule loi électorale, il faut penser à la dissolution de l'APN», estime Bouhara. Les partis politiques sont favorables à l'amendement de la loi électorale. Au moins deux partis de l'Alliance présidentielle, en l'occurrence le FLN et le RND, et le PT le revendiquent. Belkhadem considère que la proportionnelle ne facilite pas le fonctionnement des APC en raison du pluralisme qui est devenu un obstacle sur lequel viennent buter les initiatives. Il préconise plutôt le retour au système uninominal. Ouyahia estime qu'il y a urgence. Selon son point de vue, l'amendement figure parmi les priorités. Mais il semble ne pas avoir encore élaboré son idée sur les amendements à apporter. En attendant l'avis du MSP, ces deux partis ne constituent pas à eux seuls la majorité au Parlement. Ils n'ont pas latitude de proposer les amendements qu'ils veulent. Le débat n'est qu'à son commencement. Rappelons qu'en 2003, Abderezak Bouhara, membre de l'instance exécutive du FLN, avait tenté d'ouvrir pareil débat sur le mode électoral. Mais son appel n'a pas été entendu. Il a réitéré son appel avant les dernières législatives, début mai, mais il n'a pas été entendu. C'est dire qu'au FLN, on a la manie de n'écouter que ceux qui poussent au suicide; politique s'entend. Maintenant, que le mal est fait, tout le monde impute l'échec ou le faible taux de participation ou la déroute à la seule loi électorale. On refuse de renvoyer la balle aux partis qui croient avoir fait ce qu'il fallait. On pense, notamment à l'article 75 qui stipule dans son premier alinéa: «Les Assemblées populaires communales et de wilaya sont élues pour un mandat de cinq (5) ans, au scrutin de liste proportionnel». Dans le périmètre de l'Alliance, on estime qu'il faut aller vers une refonte de la loi électorale. Parce qu'il ne sert à rien d'introduire des retouches pour les reprendre plus loin quand d'autres problèmes se poseront plus tard. Abderezak Bouhara estime qui si «on impute les défaillances à la seule loi électorale et que si, une fois amendée, la nouvelle loi permet au FLN de faire un meilleur score aux locales, cela voudrait dire que l'APN a été mal élue et souffre, en conséquence, de représentativité; il faudra alors penser à sa dissolution après les locales». Voilà une observation pertinente qui laisse les observateurs pantois. On ne peut penser à la dissolution d'une APN fraîchement élue, qui n'est encore officiellement installée et que les responsables politiques des partis bien classés aux scores attestent la légitimité, dira-t-on. On évite de prononcer le mot qui fait mal. On dit seulement que le FLN est classé premier en omettant de rappeler qu'il disposait de la majorité à l'APN. A présent, les voix du FLN et du RND réunies ne font pas la majorité. Si, demain, le MSP décide de faire cavalier seul, il leur sera difficile de réunir les voix qui leur permettront de voter la loi de finances complémentaire. D'emblée, les jeux se compliquent. Soltani boude déjà ses pairs de l'Alliance en refusant d'aller débattre avec eux les résultats du scrutin sur le plateau de la Télévision nationale.