La nouvelle directrice de l'Ansej a révélé que deux enquêtes ont été ouvertes la semaine dernière dans deux wilayas. L'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) est au centre de magouilles. Un fait qui se confirme de jour en jour. Des dépassements signalés, des plaintes déposées, des enquêtes engagées et des directeurs d'antenne suspendus. Le secteur cache, en fait, des «secrets» qui seront, certainement, mis à nu dans les jours à venir. Des agissements qui viennent d'être confirmés publiquement. «Je vous préviens qu'il y aura un contrôle sévère». C'est en ces termes que s'est adressé, hier, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, aux cadres de l'Ansej, réunis, pour la première fois, pour débattre de la nouvelle stratégie de déconcentration des activités de l'agence. Il a, par ailleurs, dénoncé «les lourdeurs bureaucratiques qui génèrent les passe-droits dans le traitement des dossiers» et annoncé que son ministère présentera prochainement la proposition de l'Ansej sur l'amendement du décret relatif au prêt non rémunéré (PNR) de ce dispositif de création d'emploi. Pour sa part, la nouvelle directrice de l'Ansej Mme Sidaoui Fatma, a révélé, pour sa part, que deux enquêtes ont été ouvertes la semaine dernière dans deux wilayas où des dépassements ont été signalés. La directrice n'a pas voulu, en revanche, divulguer les noms des wilayas. Mais selon certaines sources, d'autres localités connaissent le même phénomène. Des scandales en série concernent la gestion. Ce qui explique les dernières informations émanant d'experts en économie à propos des dossiers de création de microentreprises bloqués. Malek Serraï vient de révéler qu'il y a pas moins de 560.000 dossiers de jeunes promoteurs qui traînent. Le ministre précisera que, dorénavant, des opérations de contrôle seront menées dans toutes les directions de l'agence. L'objectif, inspecter les opérations de traitement des dossiers des jeunes promoteurs. Avec ces déclarations, Ould Abbès veut, entre autres, justifier sa dernière décision concernant le limogeage de Abdelghani Mebarek, qui était à la tête de cette agence. Les raisons exactes qui ont présidé à cette décision n'ont toutefois pas été divulguées, ce qui a étonné plus d'un observateur. D'autant plus que le ministre lui-même, n'avait de cesse de faire l'apologie des réalisations de cette institution en matière d'emploi. Lors du salon international de l'emploi et du recrutement, organisé en janvier dernier, on annonçait, en grande pompe, la création de 780.191 postes d'emploi en l'espace de 10 ans, ce qui a considérablement aidé à baisser le taux de chômage atteignant, selon les chiffres officiels, le taux de 13% seulement. Selon certaines indiscrétions, la raison est à rechercher dans les «méandres politiques». On prête à Abdelghani Mebarek ses fréquentations politiques avec le RND de Ahmed Ouyahia et on indique, à ce propos, que Ould Abbès voulait soustraire cette institution du jeu politique avant les élections législatives. Par ailleurs, le ministre a parlé de la réorganisation de l'activité de l'Ansej, objectif principal du regroupement des cadres. Il s'agit, en fait, d'élargir les pouvoirs de décision aux structures déconcentrées (régionales et locales). La première mesure, prise à partir du mois d'octobre 2006, étant la création du comité de l'emploi de wilaya. En outre, les statistiques de l'agence révèlent que le nombre d'emplois créés depuis l'installation de l'agence est de 221.496. Le ministre a annoncé que le montant des investissements est de 131 milliards de DA entre crédits bancaires (98,6 milliards de DA) et prêts non rémunérés (30,1 milliards de DA). Sur ce dernier point, M.Ould Abbès a annoncé l'amendement du PNR, une proposition de son département qui sera présentée prochainement au gouvernement. Il est question, en fait, d'augmenter le prêt dont le montant actuel est de 25% lorsque le coût de l'investissement est inférieur à 2 millions de DA et de 20% lorsqu'il dépasse les 2 millions de DA. L'opération des 100 locaux commerciaux par commune a été également évoquée lors de cette rencontre. Le ministre a reconnu le retard accusé dans le lancement de l'opération. Il a affirmé que d'ici la fin de l'année, 131.000 locaux, sur les 154.000 prévus, seront livrés. Près de 60 milliards de DA ont été mis à la disposition du département de Ould Abbès pour le financement de cette opération. Le département de Ould Abbès a été chargé, en outre, d'encadrer le travail informel pour l'intégrer dans le marché national.