Ce colloque international se tiendra les 30 et 31 mai. Le ministère de l'Enseignement supérieur campe sur ses positions. Le maintien du système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans les universités et son développement figurent parmi ses priorités. Le département de Harraoubia prépare un colloque international sur ce système, appliqué depuis trois ans dans l'université algérienne. Ce dernier aura lieu les 30 et 31 mai. Cette rencontre permettra de faire une évaluation, à la veille de la sortie de la première promotion de Licence LMD, du chemin parcouru et des expériences vécues par les établissements universitaires. Le ministère tente, par cet événement, de répondre à la demande pressante et légitime de la communauté universitaire. Il veut également justifier ses décisions devant les réticences de certaines parties. Il faut souligner que ce système a suscité une vive contestation de la part des étudiants qui l'ont rejeté en bloc. Certaines universités ont même connu des perturbations, à l'exemple des universités de Ben Aknoun, l'Usthb de Bab Ezzouar, les universités de Guelma, Annaba, Constantine, Oran et Tizi Ouzou. L'Union générale des étudiants libres (Ugel) mais aussi le Parti des travailleurs, ont dénoncé l'application de ce système tout en soutenant la contestation des étudiants. Selon Louisa Hanoune, ce système nous a été imposé par l'Union européenne alors que la France et la Belgique l'ont rejeté, car il remet en cause la valeur des diplômes. Le LMD, depuis son application, a permis l'émergence de 1000 diplômés en licences qui ont du mal, selon Louisa Hanoune, à trouver un emploi car ne correspondant pas aux besoins du marché. Pour la porte-parole du PT «le système est dangereux, il faut l'arrêter et le retirer». Le Syndicat national des enseignants du supérieur, Cnes, a exprimé également son opposition à ce système. Pour le nouveau secrétaire général, Abdelmalek Rahmani, «il n'est et ne sera admissible de prétendre ´´faire´´ des docteurs par la règle des 5 et 3-8». Les enseignants du Cnes craignent que nos établissements ne connaissent les mêmes problèmes qui sévissent dans certaines universités en France qui ont appliqué le système LMD. Rappelons qu'un maître de conférence à Rennes, M.Degouys Jacques, avait déjà soulevé les problèmes des facultés françaises ayant opté pour cette réforme, lors d'une des journées d'étude organisées par le Cnes à l'université de Bouzaréah. De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur n'est pas convaincu des raisons de la contestation de ces derniers. Il a soutenu que l'Ugel «manipule» les étudiants à des fins politiques. Notons que le ministère a élaboré un projet de loi modifiant la loi N° 99-05 du 4 avril 1999 portant loi d'orientation de l'enseignement supérieur. Ce dernier se fixe, entre autres, sur la réforme de l'enseignement supérieur basée sur la création du diplôme de Licence. Notons que le projet de loi en question n'a pas encore été adopté par l'APN.