Selon le président du SNM, une trentaine de magistrats ont été traduits devant le conseil de discipline. Nul n'est au-dessus de la loi. Même ce qui sont censés la faire appliquer. En effet, plus d'une trentaine de magistrats ont été traduits devant le conseil de discipline en 2007. C'est le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Laïdouni, qui l'a annoncé lors de son passage, hier, à l'émission «Fi Louadjiha» de la Chaîne I. Certes, cette action marque une volonté d'aller vers plus de transparence, mais elle renseigne de la situation du secteur. Le chiffre enregistré quelques mois seulement ne fait pas du tout plaisir. Cela exprime qu'il y a, effectivement, un malaise à l'intérieur de la corporation. Le président du syndicat persiste et signe, qu'aucun parmi eux n'a été inculpé pour corruption. «Il s'agit des cas de violation du règlement et de non-respect du droit de réserve», précise le président. Même si le président ne le dit pas, il y a certainement quelques cas liés à la corruption. Cette hypothèse se confirme davantage avec l'ouverture des grands dossiers de la corruption et de détournement de fonds. M.Laïdouni affirme que certaines affaires ont été étudiées et d'autres sont en cours au niveau du conseil. Sans donner le moindre détail sur le nombre, le président s'est contenté de dire qu'ils ne sont pas nombreux. Ces derniers sont en stand-by jusqu'à ce que le conseil rendra sa décision. La justice algérienne, faut-il le reconnaître, commence à livrer ses secrets. Le passage des magistrats au tribunal est une nouvelle tradition instaurée avec le Conseil supérieur de la magistrature mis en place depuis 2004. Même si elle avance à petit pas, la réforme du secteur fait ses preuves. La nouveauté est là. Un mouvement des magistrats sera prochainement effectué par le bureau permanent du Conseil supérieur de la magistrature. «Le bureau permanent a été désigné récemment et sera chargé de la préparation de la prochaine opération qui interviendra cet été», a-t-il affirmé. Cette démarche marque un pas en avant pour la justice. Selon lui, le bureau est passé déjà à l'étude des dossiers pour être dans les délais. Pour rappel, en raison de l'état de santé du chef de l'Etat, le mouvement a connu, durant l'année dernière, un grand retard. Le président du syndicat a passé en revue tous les sujets qui préoccupent le magistrat. Situation socioéconomique, condition de travail, indépendance de la justice, le règlement, sont autant de points soulevés dans le débat. Parlant en tant que magistrat, le président affirme que la situation s'est nettement améliorée. «Le juge est plus protégé par la loi qu'auparavant», affirme-t-il. Même sur le plan social, le magistrat est pris en charge. Les augmentations des salaires ont permis aux robes noires d'être plus rassurés et de ne pas céder au chantage. Pour plus de transparence, le syndicat des magistrats exige la révision du code des magistrats. Il compte proposer une réflexion au Conseil supérieur de la magistrature. Ce dernier souhaite que le poste de vice-président du Conseil supérieur soit présidé par le président de la Cour suprême et non pas par le ministre de la Justice. Par ailleurs, le syndicat adhérera, prochainement, à l'Union internationale des magistrats.