Une occasion se présente aux partis politiques pour se réconcilier avec les Algériens qui tablent sur l'obligation de résultat. Ils seront installés officiellement jeudi prochain. Les nouveaux députés doivent se mettre à l'oeuvre. C'est l'heure du «rachat». Les Algériens tablent sur l'obligation de résultat. Les formations politiques doivent réviser leurs feuilles de route. Elles sont appelées à mesurer le degré de leurs engagements électoraux. Que pense faire la classe politique pour recouvrer la confiance des Algériens? Les politiques ont-ils tiré les leçons des élections du 17 mai? Le RND de Ahmed Ouyahia, deuxième force politique nationale, passe à l'action. Il annonce déjà la couleur. Un plan d'action basé sur trois «importants points» a été déjà élaboré, à l'issue de la réunion du secrétaire général du parti avec ses députés samedi dernier. Le principal souci est comment être à l'écoute des citoyens? D'emblée, le parti a lancé une série d'initiatives: éditer une publication consacrée aux travaux de son groupe parlementaire, et ce, «afin d'assurer une participation efficace du groupe parlementaire du RND dans la prochaine Assemblée». Dans le même sillage, il a été décidé de créer un site Internet du groupe parlementaire RND. La dernière orientation de Ouyahia aux nouveaux élus est d'ouvrir des permanences locales. Chaque député RND «est obligé d'avoir son propre site Internet pour consolider le contact» avec ses électeurs. Pour sa part, le parti du FLN, «est déterminé à mener une véritable campagne de proximité», rassure Saïd Bouhadja, porte-parole du parti. Et de préciser: «Nous allons ouvrir des permanences à travers les 48 wilayas. Nos députés recevront les citoyens afin de s'occuper de leurs préoccupations, et ce, tout au long de leur mandat.» Conscients de la fracture qui existe entre les citoyens et la classe politique, les députés FLN s'engagent, selon Saïd Bouhadja, «à intensifier des sorties et visites dans tous les quartiers sensibles, afin de servir comme véritables intermédiaires entre les citoyens et l'administration». La dernière formation de l'Alliance, le MSP, pense conduire, à son tour, son programme d'action. «Nous nous engageons à ouvrir des permanences à travers toutes les wilayas. Chaque élu recevra les citoyens une fois par semaine,» a souligné Abderrahmane Saïdi, vice-président du parti, et de confirmer que «nos députés effectuent, au moins, une visite par an au niveau des communes.» Le MSP ne veut, selon M.Saïdi, rater aucune occasion pour être proche du citoyen. «Nous cherchons à être, à tout moment, notamment dans les circonstances difficiles, aux côtés de nos concitoyens», a-t-il conclu. Hors du cercle de l'Alliance, le RCD se plaint déjà. Tout se dégagera à l'issue de la réunion «du groupe parlementaire qui aura lieu aujourd'hui», a confié M.Belabbès Mohcen, chargé de la communication du parti. Et d'ajouter que «nous allons évaluer, lors de la réunion du conseil national prévue les 7 et 8 juin prochain, les résultats des élections législatives et penser aux locales.» Quel plan de proximité pense mener le RCD? «Rien n'est prévu pour l'instant, à part nos structures organiques.» répond M.Belabbès. Au niveau du Parti des travailleurs, «l'ouverture des permanences au niveau national» demeure la principale préoccupation. M.Taâzibt, membre du secrétariat national du parti rassure que «le PT tiendra ses promesses. Nous allons respecter nos engagements électoraux.» La classe politique a, semble-t-il, bien ressenti la «gifle» du 17 mai, lorsque seuls 6 millions sur les 18 inscrits se sont rendus aux urnes. Une occasion, à ne pas rater, se présente aux partis politique pour se réconcilier avec les citoyens. Gagner la confiance des citoyens: une chose qui n'a pas de prix.
