Cette visioconférence a été suivie par 7 universités de renommée mondiale. Révision globale ou une simple conséquence de l'échec du système académique? «La réforme ne réside pas dans le changement de structures ou de programmes. Il s'agit plutôt d'un changement pluridisciplinaire et multiforme». C'est ce qu'a déclaré, hier, le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, lors de sa brève apparition à l'occasion du colloque international sur le système de l'enseignement Licence- Master-Doctorat (LMD) tenu à Alger. Ce système anglo-saxon repose sur trois critères: la compétence, la consultation et une mise en oeuvre progressive. Le choix de ce système, à se fier aux propos du chef du gouvernement, n'est point aveugle, comme le prétendent certains. «L'Algérie a opté pour que le LMD soit un cadre d'approche participative considérant la communauté scientifique et les entreprises économiques et sociales comme des acteurs effectifs dans la concrétisation de cette réforme», a-t-il expliqué. Regroupant 36 représentations étrangères dont des enseignants, des experts ainsi que des partenaires économiques, cette visioconférence, suivie par 7 universités de renommée mondiale, constitue une chance à saisir pour se mesurer à d'autres pays ayant adopté déjà ce système. L'important est de pouvoir établir un bilan à la veille de la sortie de la première promotion, réplique M.Gheras, secrétaire général au ministère de l'enseignement supérieur. A ses yeux, les défaillances du système sont indéniables. L'effectif réduit du corps enseignant, reconnaît l'orateur. «Nombreuses écoles doctorales seront ouvertes pour la formation des enseignants», a-t-il optimisé. Plusieurs bourses dans des pays d'outre-mer ont été octroyées, faut-il le préciser, à ces enseignants algériens. En retard dans le domaine des télécommunications, l'université algérienne est impérativement appelée à mettre en service ces techniques de l'information et de la communication, hautement développées dans les autres nations. Patente est la vérité. Profond est le problème. Mal informés, les étudiants ont rejeté ce système. Plusieurs grèves ont eu lieu. M.Haouchine, directeur des enseignements supérieurs n'est pas de cet avis. Pour étayer ses dires, il s'est contenté de dire que le LMD touche 40 universités algériennes. Ces universités, précise-t-il, comptent aujourd'hui 850.000 étudiants en graduation. Chiffres à l'appui, notre interlocuteur nous a fait savoir qu'en 2003, le nombre d'étudiants ayant choisi ce système était de l'ordre de 9 000 avant de passer, cette année, à 72.000 étudiants. Système importé puis imposé à nos étudiants? M.Gheras ne veut pas entendre ces deux vocables. Le taux de réussite -de l'ordre de 64% selon ses dires- est une illustration de réussite du LMD. Le système anglo-saxon veut rapprocher, vaille que vaille, l'étudiant de l'entreprise, voire du monde du travail. «Des universités doivent signer des conventions avec les entreprises, lesquelles sont un espace d'accueil pour l'étudiant» argumente M.Gheras.