Alarmant. Les bambins sont en danger. Ils sont près de 1700 enfants à subir des violences. Plus de 560 parmi eux ont été victimes de violences sexuelles durant les quatre derniers mois. Ce sont-là les statistiques communiquées, jeudi dernier, par la police à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, célébrée le 1er juin de chaque année. «Durant la période allant du mois de janvier à avril (...), 1.695 enfants ont été victimes de différentes formes de violence, dont 563 ont subi des violences sexuelles», a déclaré la commissaire principale, chargée de la protection de l'enfance, Kheira Messaoudène. Privé de droits élémentaires et d'un environnement propre à son épanouissement, l'enfant est quotidiennement victime de tous les sévices. A la maison ou à l'école, il demeure le maillon faible de la société. Il est toujours battu au vu et au su de tout le monde sans la moindre intervention des parties civiles. Ce qui explique, évidemment, pourquoi le nombre des enfants victimes de violence prend des proportions alarmantes. Rien qu'en 2006, plus de 5000 enfants ont été victimes de violence, dont près de 1500 ont subi des violences sexuelles. La tranche d'âge des plus touchés, souligne la même source, par ces violences, se situe entre 16 et 18 ans. Quel sort pour ces victimes? Certainement aucun. La majorité d'entre eux continue de vivre avec le traumatisme dans l'espoir de se remettre un jour. Carence de structures de prise en charge. La commissaire a, d'ailleurs, déploré le manque flagrant de centres d'accueil pour ces victimes, notamment pour les filles. Celles-ci, précise-t-elle, sont souvent placées dans des centres de rééducation, augmentant pour elles «le risque de fuguer et de virer vers d'autres fléaux tels que la prostitution et la drogue». Un autre élément menace la génération de demain, le handicap. Quelque 3000 enfants atteints de handicap permanent sont recensés annuellement par les services de sécurité. Causes principales, le mariage consanguin et les accidents de la route. «Dix personnes atteintes de handicap permanent, dont trois enfants de moins de 14 ans sont quotidiennement victimes des accidents de la circulation», témoigne Mme Bouberghout, présidente de l'association nationale d'aide aux handicapés moteurs «El Baraka». Aussi, a-t-elle saisi l'occasion pour dénoncer «l'exploitation intolérable» par certains parents de leurs enfants handicapés pour les inciter à la mendicité. Comme elle a plaidé pour l'aménagement d'un environnement adapté aux handicapés moteur, notamment les enfants scolarisés. Il faut reconnaître que la problématique de l'enfant n'a jamais été posée auparavant. Ce n'est que récemment que le gouvernement a songé à l'installation d'un Observatoire national des droits de l'enfant. S'exprimant sur cette décision, M.Ksentini approuve: «Nous avons besoin d'une telle instance pour veiller sur la protection de l'enfant, notamment par un travail de réflexion et de surveillance».