Le Théâtre régional Abdelkader-Alloula a adapté et mis en scène la pièce du dramaturge égyptien. Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachetarzi a programmé une pièce du grand dramaturge Tewfik El Hakim, écrite en 1957, en pleine guerre froide entre le Bloc de l'Est et les pays du Pacte atlantique. C'est une fable sentimentalo-politique, une sorte de Roméo et Juliette qui pose le problème de l'amour entre deux camps adverses, pris dans la tourmente de la guerre. Le synopsis: le fils du commissaire de l'Ouest fait la connaissance de la fille du commissaire de l'Est. C'est le coup de foudre. Les deux jeunes décident de se marier. Mais les pères, qui se connaissent et se détestent cordialement, vont tout faire pour faire capoter ce projet amoureux. Le commissaire de l'Ouest charge son fin limier de prendre en filature la fille et de lui faire un rapport. Le commissaire de l'Est fait de même, en chargeant ses services de faire de même, vis-à-vis du prétendant. L'excès de zèle amène les services respectifs chargés de la filature à inventer des subterfuges pour faire tomber les deux jeunes amoureux dans des pièges, avec photos à l'appui. Une call-girl aborde le jeune à l'aéroport et se fait photographier en sa compagnie après s'être fait verser un verre d'eau sur son corsage. Un inspecteur fait croire à la demoiselle qu'elle a perdu sa montre et se fait prendre en photo au moment où il passe la montre à son poignet. Tous les ingrédients d'une intrigue policière et d'espionnage se mettent en place. Mais l'amour sincère des deux jeunes amoureux fera découvrir le pot aux roses et fera capoter la cabale. Dans le rôle du protagoniste, il y a donc les deux jeunes amoureux, mais dans le rôle du méchant, il y a les deux pères, nimbés par la rivalité, la jalousie, et les conflits entre services. A la fin de la pièce, c'est l'amour qui triomphera et la machination apparaît au grand jour. Le bien a raison du mal. Happy end. Cette pièce écrite en 1957 ne tient tout de même pas d'une autre donne de l'époque, celle de la colonisation et de la guerre de Libération dans de nombreux pays du tiers-monde, dont l'Algérie. C'est un éclairage qui manque à la pièce. Malgré ce ratage, la pièce reste plaisante. C'est une sorte de vaudeville amusant et dont on peut suivre le déroulement avec plaisir. La mise en scène a été réussie. Jouée par la troupe du Théâtre régional Abdelkader-Alloula, l'adaptation est signée de Mourad Senouci. La mise en sène est assurée par Azri Ghouti. Quant aux comédiens, on retrouve Fouzia Bouchareb, Nadia Chebili, Himour Mohamed, Belkaïd Abdelkader, Samir Bouani, Hamoud el Bachir, Belkraoui Abdelkader, Hachemaoui Brahim, Keloucha Ali. La chose sur laquelle il faut insister, c'est que cette pièce de Tewfik El Hakim est un hymne à la paix, dans un monde où les conflits sont toujours d'actualité, aux quatre coins de la planète. Enfin, il est bon de signaler qu'elle est programmée dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe 2007».