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Les nouveaux pauvres
TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 05 - 06 - 2007

Ils sont sans âge comme ils sont sans espoir, aspirant, dans le meilleur des cas, à compter, le soir venu, un petit pactole pour offrir à manger à la marmaille.
Ils sont nombreux, dans nos villes et nos villages, à tendre la main et espérer une piécette ou encore et souvent au moins un sourire, ces traînemisères et ces desperados de la vie. Tendre la main, ravaler sa fierté et demander aux autres un peu de soutien, c'est carrément se renier soi-même et mourir pour essayer de revivre, un tant soi peu, en marge de la vie.
A Tizi Ouzou, comme un peu partout à travers la wilaya et même à travers le pays, les hordes de pauvres gens partent à l'assaut des bienfaiteurs. Installés sur un bout de carton dans les rues passantes ou sous un arbre, ils sont là, à quémander la pièce. Certains, notamment les femmes ramenées tous les matins que Dieu fait, depuis les taudis de Oued Aïssi à la sortie est de la ville de Tizi Ouzou en voiture et dispersées à travers la ville, habillées pour la circonstance (?) de haillons et tenant sur leurs genoux des bébés que l'on dit «empruntés» pour émouvoir encore plus les éventuels donateurs, ces femmes, habiles «quémandeuses», s'éparpillent à travers les rues de Tizi Ouzou. Elles sont sans âge comme elles sont sans espoir, aspirant, dans le meilleur des cas, à compter, le soir venu, un petit pactole pouvant donner les moyens d'offrir à manger à la marmaille. Parmi ces flots de misère humaine, il existe des gens qui vous font venir le sourire, quand bien même la situation prête plus à pleurer qu'à sourire. Ainsi, en est-il de ce grand gaillard qui aborde les femmes en leur disant: «Donne-moi cinq dinars sinon je me plaindrai à Dieu!» Un autre plus vicieux va jusqu'à demander aux gens: «Payez-moi un sac de semoule»; rien que ça! La situation la plus dramatique est celle de cette femme et de sa fille, une gamine âgée d'à peine douze ans, toutes deux couchées sur un carton et qui offrent le spectacle du dénuement le plus total. Elles ne parlent pas, ne disent rien, se contentant juste de vous regarder avec des yeux suppliants. Le ministre de la Solidarité ne les a certainement pas recensées parmi les flots de pauvres que compte, hélas, le pays. Ils sont nombreux à fouler aux pieds ce sentiment de l'honneur, ce nif porté à outrance par les fiers campagnards qui, jadis, sont prêts à mourir plutôt que de tendre la main et quémander l'aumône. Il n'entrait dans aucun esprit que les pauvres doivent tendre la main. Les temps sont devenus de plus en plus difficiles, et les gens acculés par le besoin et par la misère semblent avoir perdu tout repère. L'essentiel étant de subvenir aux besoins des siens et toute pudeur, toute retenue est foulée aux pieds. Aussi, les mendiantes et mendiants sont légion, et accaparant les trottoirs et les places publiques, ils font la manche et quémandent, qui une piécette, qui un quignon de pain.
Les différents visages de la mendicité D'autres vont plus loin et se présentent à la porte des appartements. Généralement, ce sont des femmes accompagnées souvent d'enfants qui, forçant souvent les portes, demandent, non pas à manger, mais carrément de l'habillement et de l'argent. Ces femmes, venues, dit-on, des Hauts-Plateaux, ont acquis un certain savoir-faire et ne négligent pas, quand l'occasion se présente, de se transformer en «arnaqueuses» de première. L'histoire d'une dame de Tadmaït est encore fraîche dans les esprits. Selon cette dame, coiffeuse de son état, une femme est venue à elle et lui a fait part de son art divinatoire. La dame, ayant ses petits problèmes de la vie, était en somme la proie rêvée pour ce genre de femmes. Dans l'état où se trouvait notre coiffeuse, une mère de famille, la femme lui promet de ramener à la maison son fils aveuglé d'amour par une fille rencontrée à Alger. Les choses tournent de telle façon que notre coiffeuse remet à cette dame ses bijoux enveloppés dans un linge afin, lui disait cette «voyante» de lire son avenir et aussi de procéder à quelques grisgris de façon à ce que le fils de famille recouvre ses esprits. Au bout du compte, la voyante s'empare des bijoux avec un tour de passe-passe digne des effets spéciaux de cinéma, et se perd dans la nature. Notre coiffeuse perd ses bijoux et son fils se retrouve marié à cette fille non désirée. Ces mendiantes, qui se transforment en voleuses, ne sont pas rares, et les véritables pauvres sont ainsi pénalisés, hélas. A Tizi Ouzou, comme ailleurs, les pauvres investissent la rue et quémandent souvent, agressivement, l'aumône. La police essaie, en vain, de traiter ce problème avec beaucoup de ménagement, mais la réalité est là, ces nouveaux pauvres semblent être un danger pour la société, car ces pauvres hères, nous disent certaines sources, peuvent cacher autre chose. Cela peut aller du renseignement au profit du terrorisme contre des espèces sonnantes et trébuchantes, à l'organisation de bande de voleurs. Aussi, même si l'on est souvent amenés à compatir devant quelque vieilles et vieux tendant la main, il est aussi conseillé de ne pas trop faire confiance, car un mendiant peut en cacher un...bandit!


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