En Algérie, la température gagnera 3 degrés Celsius supplémentaires à l'horizon 2050. Danger imminent. Le réchauffement de la terre est perceptible. Les glaces fondent et les dégâts sont incommensurables. L'homme est le premier responsable de ce phénomène qui touche la planète. «Le nombre de jours de neige a diminué de 40% dans plusieurs régions algériennes telles Tlemcen, Ouarsenis et Djurdjura.» Ce sont là les propos tenus, hier à l'hôtel El Aurassi, par M.Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement. Conscient du danger qui frappe à la porte, M.Rahmani a déclaré, d'emblée, que plusieurs études menées par des experts à travers le territoire national, ont démontré qu'«à l'horizon 2050, la température gagnerait 3 degrés Celsius supplémentaires.» Le changement climatique n'influe pas uniquement sur le cycle des saisons. Ses retombées, dira le ministre, touchent la santé (apparition des maladies contagieuses), l'agriculture etc. Un véritable cercle vicieux. Ce changement peut aggraver la malnutrition en réduisant la productivité des ressources naturelles. Chiffres à l'appui, M.Rahmani affirme que la superficie du Pôle Nord s'est rétrécie de 30%. Le mont du Kilimandjaro a perdu 92% de sa calotte. La banquise a perdu 40% de son épaisseur. La Sibérie, éternelle région glaciale, est hautement concernée. Selon le rapport Giec portant sur l'évolution du climat, 30 glaciers du monde ont perdu plus d'un demi-mètre d'épaisseur. L'une des conséquences tant redoutées, en Algérie ou ailleurs, est l'impact considérable sur les ressources hydriques. Face à la fonte des glaciers, les gouvernements se demandent, avec de plus en plus d'inquiétude, si la population mondiale aura suffisamment d'eau à l'avenir. Malgré cette situation, M.Rahmani garde son optimisme. «Nous oeuvrons à la création de l'Agence nationale de défense contre le réchauffement climatique», a-t-il rassuré. S'agissant du plan national de lutte contre le réchauffement, le ministre s'est contenté de dire qu'il sera remis au gouvernement dans les meilleurs délais. Le conférencier n'a pas omis de citer le message publié par Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU. «Le problème ne concerne pas que les Pôles (...) partout dans le monde, avec la hausse du niveau des mers, les habitants des îles et des villes de basse altitude risquent l'inondation.» a-t- il souligné. «Je crois fermement que les initiatives individuelles des pays devraient être intégrées dans la Convention climatique de l'ONU», a-t-il précisé dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Pais. Et d'ajouter que ce réchauffement est la menace qui pèse le plus sur l'humanité. Ce phénomène sera autour des débats controversés lors du G8 qui se tiendra en Allemagne à partir de mercredi. «Il est urgent de prendre des mesures. Nous devons inverser la tendance au réchauffement d'ici une ou deux décennies» a écrit Mme H.Bjornoy, ministre norvégienne de l'Environnement dans un message adressé à M.Chérif Rahmani. Dans une autre optique, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a récompensé 28 experts en environnement, ayant présenté divers projets afin de juguler ce phénomène planétaire. La récompense (un million de dinars) qui mérite d'être citée est celle de M.Gabouze Nouredine, dont le projet est concluant. Mais l'Etat continue à l'aider pour réaliser d'autres prouesses intellectuelles qui seront reconnues à travers les quatre coins de la planète, rassure M.Rahmani. L'homme s'autodétruit. L'avenir est plus que compromis. La fonte des glaces, une question brûlante?