L'agression des pays arabes par Israël a provoqué un choc considérable en Algérie. C'est hier au centre de presse d'El Moudjahid que M.Abderrezak Bouhara, ancien ministre et actuellement vice-président au Sénat, a animé une conférence qui avait pour intitulé «Quarante années après l'agression du 5 juin 1967». Des événements douloureux. Ils marqueront de manière indélébile la mémoire et le nationalisme arabes en pleine expansion à l'époque. Un tournant dans la politique proche-orientale de la part des Américains notamment. Le Sinaï et le Golan sont annexés. Les armées arabes défaites. Les Israéliens pourront désormais négocier en position de force 5 juin 1967. Des bases aériennes égyptiennes, jordaniennes, syriennes font l'objet d'une attaque surprise foudroyante de la part de l'aviation militaire israélienne. Les forces aériennes arabes sont clouées au sol. Israël veut assurer à ses avions la suprématie du ciel. L'offensive terrestre peut commencer. La guerre durera six jours. Une victoire-éclair d'Israël. L'effet de surprise a été, de toute évidence, prépondérant. 400 avions sont détruits, les aérodromes ne sont plus qu'un champ de ruines, les pistes sont éventrées. Tsahal peut occuper le Sinaï, le Golan, la Cisjordanie et Jérusalem. Des signes avant-coureurs annonçaient pourtant une telle agression. La Syrie est accusée de vouloir lancer des offensives militaires contre l'Etat hébreu. Des incidents éclatent, fréquemment, aux frontières jordaniennes et syriennes. A Jérusalem, Tel-Aviv organise le 5 mai 1967, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'Etat hébreu, une parade militaire, prémices d'une guerre lancée à la face du monde arabe. 17 mai, Onze brigades d'infanterie et de blindés foncent vers la frontière syrienne. Objectif: la chute du pouvoir à Damas et établir le long du Jourdain, un cordon des forces onusiennes, les «Casques bleus». La manoeuvre a été éventée grâce aux services de renseignements soviétiques. L'Egypte réagit immédiatement et concentre d'importantes forces armées dans le Sinaï. La guerre peut commencer. L'Algérie s'apprête à fêter le 5e anniversaire de son indépendance. Les blessures étaient encore ouvertes. La violence colonialiste toujours présente. Elle défendait la liberté. Une liberté chèrement acquise. L'exploitation des peuples était à bannir. C'est un choc considérable à Alger. Le peuple descend dans la rue. La solidarité avec la nation arabe est totale. On reprend les armes auxquelles on avait fait ses adieux. Le front de bataille va être bientôt rejoint. Des troupes sont envoyées en Egypte, à bord de six Antonov. Des avions sont mis à la disposition du gouvernement égyptien. Les livraisons de pétrole vers la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont interrompues. Les relations avec les USA sont rompues alors qu'elles l'étaient déjà avec la Grande-Bretagne. Le commandant Saïd Abid, chef de la 1re Région militaire assurait la coordination des opérations. Une brigade, la 4e, était constituée. Elle comprenait deux bataillons d'infanterie. Les 24e et 11e, commandés par les lieutenants Ramdane Ferahi et Brahim Djouadi. Leurs missions étaient la protection de deux points névralgiques. La ville de Suez avec port Tewfiq à l'entrée de la mer Rouge et la zone des Lacs amers. La suite est malheureusement connue. Les Palestiniens livrés à leur triste sort sont en proie à une guerre fratricide. La région est sous tension permanente. Explosive. La création d'un Etat palestinien dans la vision américano-israélienne apparaît comme une effroyable supercherie.