Au vu de la reconduction du staff ministériel, il est à se demander s'il y a pénurie de compétences en Algérie. Fin de suspense, place aux interrogations. Le «nouveau» staff gouvernemental est connu. Pas de grands changements, mais avec quelques surprises. On reprend, pratiquement, les mêmes têtes et on recommence. Le chef de l'Etat a, donc, reconduit quasiment les mêmes ministres. Les observateurs, la classe politique et même la presse nationale, ne s'attendaient nullement à ce «scénario». On croyait que l'heure des grands changements a sonné. Les départements qui assumaient pleinement leurs missions, se comptaient sur les bouts des doigts. L'échec de quelques ministres était flagrant. Même le chef de l'Etat l'a reconnu en se démarquant du rendement de quelques ministres. Maintes fois, M.Bouteflika avait lancé des tirs croisés sur des ministres, aujourd'hui reconduits, qui vaqueront tranquillement à leurs affaires. Pis, les Algériens se souviennent de la fameuse déclaration du président de la République transmise en plein journal de 20h, lorsqu'il a accusé des ministres de lui avoir caché les vérités. «Vous m'avez menti...» et d'insister «Ce n'est pas ce que vous m'avez dit au Conseil des ministres.» C'était à propos des retards qu'a subi l'aérogare d'Alger. Objectivement, après chaque échec, on essaye de se ressaisir. La place aux compétences. On doit, donc, faire appel à des personnes plus compétentes mieux à même de relever les défis du développement. Mais eu égard à la réalité des faits, il y a lieu de s'interroger sur les critères auxquels est soumis un portefeuille ministériel. Aujourd'hui, l'Algérie possède un réservoir de compétences, cela ne fait aucun doute. Les partis politiques qui ont présenté leurs différents ministres connaissent bien cette vérité. Ils sont convaincus qu'ils renferment un potentiel humain considérable. Malheureusement, ce potentiel reste marginalisé avec comme résultat immédiat, la fuite du pays de compétences nationales et la recherche d'un ailleurs meilleur. Pourtant, au détour d'un «léger» remaniement, des ministres, que l'on nous a dit défaillants, sont reconduits. Il suffit juste d'avoir une mémoire fraîche pour établir un constat sur les vérités des départements ministériels nationaux: la flambée des prix de légumes en général et de la pomme de terre en particulier, la polémique autour du prix du lait, les scandales financiers, les mouvements de protestations qui ont perturbé quelques secteurs, le logement qui ne suit pas, cet éternel talon d'Achille que traîne le pays, le chômage sur lequel on ne nous dit pas toute la vérité...La faute, comme bien soulignée, est évidemment aux partis politiques. Il est patent que les partis politiques recèlent dans leurs rangs ces «compétences» rares. D'ailleurs, beaucoup affirment et confirment le fait, alors pourquoi ne les mettent-ils pas en avant quand ce sont les mêmes têtes qui les représentent depuis près de deux décennies? Avoir le plus grand nombre de portefeuilles ministériels est légitime, encore faut-il que ceux-ci soient à la hauteur et des missions qui leur sont imparties et des attentes du pays.... Défaillant ou pas, le temps joue contre l'actuel gouvernement. Le président de la République est déterminé à parachever son programme d'ici à 2009. Une autre occasion se présente pour ces «éternels» ministres de se racheter et de prouver leur savoir-faire.