Ceux qui s'attendaient à voir les Sud-Américains l'emporter facilement, n'en ont pas cru leurs yeux. Il n'y a pas eu de surprise, mardi soir, au stade du Nou Camp de Barcelone. L'équipe d'Algérie a été battue par son homologue d'Argentine. Entre un 65e au classement mondial de la FIFA et un 3e, une telle confrontation est souvent vouée à se terminer en faveur du plus fort. Mais ce plus fort n'a pas non plus eu la partie facile. On peut dire que les Argentins ont dû puiser au fond de leurs ressources pour «mater» des Algériens qui ont bien failli, en cette douce soirée de juin, réussir un exploit qui aurait fait grand bruit dans le milieu du football international. Dès que ce match amical a été annoncé, on en a entendu des commentaires dont la plupart donnaient les Verts comme perdants d'avance. Très souvent, trop souvent, on a spéculé sur une avalanche de buts que ces Algériens allaient encaisser devant les virtuoses argentins. Une question avait même été posée sur ce sujet à Jean Michel Cavalli, l'entraîneur de l'équipe d'Algérie, par un de nos confrères lors la conférence de presse qu'il avait animée juste avant le départ de l'équipe nationale pour le Cap-Vert. Il avait été demandé au coach national s'il ne craignait pas une défaite humiliante face aux Argentins qui risquerait de démoraliser ses joueurs avant le grand rendez-vous contre la Guinée. Cavalli n'avait pas voulu répondre directement à cette question indiquant que ce qui l'intéressait, c'est d'avoir un match pour préparer son équipe avant la confrontation contre la Guinée. Nous ne savons pas ce qui se passera lors de ce match mais une chose est sûre: contre l'Argentine, les Algériens ont atteint un degré de plénitude que l'on n'avait plus retrouvé dans une équipe nationale d'Algérie depuis de nombreuses années. Un départ ultrarapide des Argentins Chez eux, les Suisses, huitièmes de finaliste lors du dernier Mondial et qui préparent l'Euro-2008 qui se jouera sur leurs terres, ont jubilé pour avoir obtenu le match nul (1-1) contre ces mêmes Argentins, samedi dernier. Il serait vraiment mal venu de s'en prendre, alors, aux Verts pour avoir perdu face à une équipe «albiceste» qui avait pris ce match au sérieux au point d'aligner l'ensemble de ses titulaires. Car ces Verts ont plus que défendu leur camp. Ils ont largement bousculé leurs adversaires lesquels, à un certain moment, étaient comme perdus sur le terrain et n'arrivaient plus à comprendre ce qui leur arrivait. Pourtant, ces Argentins avaient annoncé la couleur d'entrée de jeu dans le match puisque une minute ne s'était pas encore écoulée depuis le coup d'envoi de la rencontre que l'arbitre espagnol, M.Izquierdo Alvarez, indiqua le point de penalty en faveur des Sud-Américains suite à une action où Diego Milito, en cherchant à se mettre en position de tir, fut crocheté par derrière par Bouzid. Tevez prit le gardien Hadjaoui à contre-pied et offrit une avance à son équipe que nombreux étaient ceux qui craignaient de la voir prendre de l'ampleur très rapidement. Ce démarrage en trombe de la part des Argentins avait cueilli à froid des Algériens qui eurent du mal à entrer dans le match. Pendant quelques minutes, ce fut une déferlante argentine vers le but de Hadjaoui à laquelle on assista et à la 10', Burdisso inscrivit même, de la tête, un second but pour les Sud-Américains mais la réalisation fut annulée par l'arbitre pour cause de position de hors-jeu du buteur. C'est à la suite de cette action que les Verts menèrent leur premier réel mouvement offensif dans le camp adverse. Cela se termina par un corner que Belhadj se chargea de tirer. Et de fort belle manière puisque son ballon, à mi-hauteur, fut dévié de la tête par Anther Yahia, placé au premier poteau, dans le but argentin. C'est cette égalisation qui désarçonna les Sud-Américains en même temps qu'elle donna plus d'assurance aux Algériens. En effet, à partir de ce moment là, le match changea d'âme et nous offrit le spectacle d'une équipe d'Algérie pleine de culot, ne se gênant point d'aller taquiner les Argentins dans leurs derniers retranchements. Ce fut la période durant laquelle des hommes comme Ziani, Chadli et surtout Belhadj s'en donnèrent à coeur joie devant des adversaires un peu sonnés. La réussite de Belhadj La preuve en fut que les Verts, jusqu'à la fin de la première mi-temps, obtinrent cinq corners contre un seul aux Ciel et Blanc avec deux actions qui auraient pu leur valoir au moins un but. Celle de la 32' où Chadli perça sur le côté gauche et parvint à hauteur des six mètres de la cage adverse mais son centre en retrait ne trouva aucun coéquipier. Celle de la 35' ensuite avec un centre lifté de Belhadj dont Chadli, en s'élançant, faillit reprendre d'une façon spectaculaire. Pendant tout ce temps, on ne vit presque pas les Argentins sur le plan offensif et il fallut attendre la 40' pour qu'ils réussissent à le faire par l'entremise de Messi qui tenta de feinter le centre après avoir percé sur son côté mais Hadjaoui avait flairé le coup et se sortit de ce mauvais pas. Cependant, les Algériens repartirent de plus belle et terminèrent la mi-temps sur une note positive. En effet, suite à une faute de Ayala sur Daham, un coup franc leur fut accordé sur le côté droit à une trentaine de mètres du but adverse. En se chargeant de le tirer, Belhadj expédia une merveille de centre qui prit en défaut toute la défense argentine y compris son gardien pour donner l'avantage à son équipe. 2 à 1 pour l'équipe d'Algérie à la mi-temps, il fallait se pincer pour le croire mais il restait tout de même 45 minutes à jouer et on savait que les Argentins allaient revenir sur le terrain avec un autre état d'esprit. Ce qu'ils montrèrent dès la reprise puisque Meniri dut suppléer son gardien lobé à la 46'. Deux minutes plus tard, on eut droit à un tir de Diego Milito sur le poteau gauche de la cage gardée par Hadjaoui. Les Argentins avaient mis le turbo et à la 50', ils obtinrent un autre penalty suite à une percée de Messi, taclé irrégulièrement par Meniri. Ce fut le même Messi qui égalisa. Et ce n'était pas fini. Deux minutes plus tard, consécutivement à un long centre de Zanetti depuis l'aile droite, Cambiasso profita d'une hésitation de Bouzid pour placer une tête victorieuse. Les Verts tentèrent bien de desserrer l'étau mais dès qu'ils perdaient le ballon, le danger revenait immédiatement dans leur camp. Ce qui fit que les Argentins prirent le large au score à la 73' à la suite d'une action ultra rapide qui permit à Aimar de lancer Messi entre deux adversaires et de lui offrir l'occasion d'inscrire le 4e but de son équipe. On pensait, alors, que l'équipe d'Algérie s'engageait dans une très mauvaise passe mais elle eut la réaction de celui qui ne veut pas céder sans se battre. Effectivement, deux minutes après le 4e but argentin Ghilas obtint un coup franc sur le côté droit dans le camp adverse. Et comme sur l'égalisation algérienne à 1 à 1, Belhadh expédia un centre extrêmement dangereux sur lequel le gardien Abbondanzieri ne fit qu'effleurer le ballon et ne put l'empêcher d'aller au fond de son, but. A 4-3, les Argentins devinrent méfiants, craignant de voir leurs adversaires les surprendre de nouveau. Ils se firent moins menaçants pour la défense algérienne pour se contenter d'une victoire très serrée devant une équipe d'Algérie qui a dû, énormément, les surprendre. Les Verts ont, peut être, perdus mais dans ce match, ils ont démontré de grandes valeurs de solidarité et de combativité. Assurément, cette défaite a un goût de victoire et est de nature à renforcer leur moral en prévision de leur match contre les Guinéens.
