Nombreux parmi ceux qui ont rejoint les mouvements terroristes se sont rendu compte de la réalité fâcheuse du maquis. Le terrorisme «résiduel» qui fait irruption de manière cyclique sur la scène nationale est un phénomène qui colle à la réalité algérienne. Faut-il s'en accommoder et vivre avec? La réconciliation nationale adoptée comme solution de sortie de crise par le pouvoir et la société dans sa majorité, n'a pas mis fin, de façon définitive, à ce mal qui ronge les Algériens. Le retour des scènes de la tragédie des explosions dans les lieux publics hante les esprits. Les attentats d'Alger et de Tizi Ouzou sont le signe qu'il reste encore des choses à régler pour faire sortir l'Algérie de la zone de turbulence. Faire le bilan de l'application du programme de la réconciliation nationale n'est pas une initiative de trop. Revenir aux débats publics, à la concertation et à l'implication de l'ensemble des acteurs de la classe politique nationale, des hommes de religion et des oulémas de l'Islam reconnus comme tels dans les différents centres de rayonnement de cette religion, devient une nécessité. Pourquoi? Parce que les groupes terroristes recrutent encore chez les jeunes. Parce que aussi, notre société est rongée par de multiples maux sociaux: le chômage, le banditisme, la drogue...autant de maux qui présentent un terrain fertile pour les actions «psychologiques» des idéologues de la frange terroriste. Des actions sont à mener, aussi, en direction de ceux qui ont choisi le maquis pour prendre les armes contre leurs concitoyens. Nombreux sont ceux, parmi ces jeunes ayant rejoint les mouvements terroristes, qui se sont rendu compte que la réalité du maquis diffère de l'image qu'ils se sont fait du djihad qu'on leur a présenté comme la panacée aux fléaux qui désagrègent la société. Ces jeunes peuvent être tentés par un retour à la vie normale. Pour sortir du piège qui s'est refermé sur eux. D'où la nécessité de ne pas couper les passerelles. C'est le fondement même du projet de réconciliation nationale qu'il faut soutenir et renforcer. Sur le plan politique, les groupes terroristes tentent de s'imposer comme une force qui a son influence sur les événements qui traversent la société. Les échéances électorales sont le cadre idéal pour marquer leur présence. Nihilistes, ils se refusent à toute solution qui permet au pays de retrouver une vie normale. La conjoncture internationale aidant, les stratèges de ces mouvements qui s'avèrent être plus des idéologues politiques que religieux, tentent de créer le chaos partout sous prétexte de faire face à l'ennemi. Le cas de l'Algérie est très éloquent. Sorti indemne de manière fabuleuse des griffes du terrorisme, notre pays a tenté de trouver des solutions pour éradiquer ce mal étranger à notre société. Mais il semble, ces derniers temps, que l'on ait baissé la garde. Comme si la menace était définitivement écartée. Ce dont profitent les activistes terroristes pour se restructurer et renforcer leurs rangs et effectifs. On veut forcer à la réussite, un greffage qui ne prend pas. Penser aux suites à donner à la réconciliation nationale est une démarche qui interpelle l'ensemble de la classe politique. Compter uniquement sur l'apport des forces de sécurité est insuffisant. La prise en charge des doléances des citoyens et l'amélioration de leurs conditions de vie sont les réponses attendues par la population. Ne pas laisser le champ libre à l'activisme terroriste est une autre action de lutte. Les échéances électorales sont ainsi appelées à devenir l'occasion de faire les bilans des politiques menées à l'échelle locale et nationale. Aux bombes qui explosent, doivent répondre des actions de proximité à caractère social et économique de prise en charge des problèmes cruciaux des citoyens. C'est justement dans cette optique qu'il faut entrevoir le prochain renouvellement des assemblées communales et de wilaya.