Les robes noires ont fait hier l'essentiel de l'actualité à Constantine à l'instar des autres wilayas, faisant suite à l'appel de l'Union nationale des barreaux d'Algérie, en signe de protestation contre la «déviation du droit». La totalité des avocats exerçant à l'Est du pays, ont affiché en ce sens leur entière détermination, à aller au bout de leur revendication. Le mouvement s'est avéré révélateur car le malaise que couvaient les robes noires a fini par éclater. Un seul mot d'ordre «non à l'atteinte aux droits de la défense». Hier, au niveau des tribunaux de Constantine, c'était «le statu quo», et la session criminelle risque d'être compromise. Selon toute vraisemblance, c'est un véritable bras de fer entre les avocats et la tutelle. La journée de protestation observée hier est un signe avant-coureur, annonçant l'aboutissement d'un mouvement lourd de conséquences. Cependant, pour les robes noires, c'est le seul et unique langage pour se faire entendre. Les protestataires ont dénoncé la détérioration continuelle des conditions d'exercice de la profession, le refus délibéré de la tutelle pour une sérieuse prise en charge des préoccupations légitimes de la profession, tendant à assurer les droits à la défense. Dans ce mouvement, beaucoup de robes noires insistent sur la formation de jeunes avocats dont l'objectif est de sauvegarder les références requises pour exercer ce métier. Les protestataires exigent des stages de formation continue, comme c'est le cas pour les magistrats et ce, dans le cadre des nouvelles mesures imposées par la réforme de la justice.