Le recours à la géométrie variable a eu le dernier mot dans le choix des personnes. La réunion du secrétariat national de l'instance exécutive du FLN, de samedi, n'a débouché sur rien. Ses membres n'ont pas pu s'entendre sur la procédure à adopter dans le choix des représentants au sein des structures de l'Assemblée. Il fallait opter entre la désignation et l'élection. Car plus de quarante candidats se sont présentés, sans oublier ceux qui font intervenir leurs relais comme ils l'ont fait pendant la confection des listes de candidatures aux législatives. La tâche est extrêmement difficile. Abdelaziz Belkhadem a dû convoquer tous les députés pour trancher. Après une réunion marathon qui a duré tout la matinée d'hier, les députés lui ont confié la responsabilité de désigner les personnes qu'il considère aptes à figurer dans les structures de l'APN. Et comme certains membres du secrétariat étaient, eux aussi, candidats, il les a entendus au cas par cas, en présence de Amar Saâdani, qui n'est pas député. Ces candidats se sont, ensuite, désisté au profit d'autres militants. Ainsi, Mohamed Alioui, Mohamed Seghir Kara et Amar Ouazani ont été désignés vice-présidents à l'Assemblée. La présidence de la commission défense a été confiée à Mustapha Abid, ancien colonel de l'ALN, celle des affaires juridiques à Messaoud Chihoub, les relations extérieures et de l'émigration à Abdelhamid Si Afif et celle des finances à Tayeb Nouari. Parmi les vice-présidents des commissions, Belkhadem a désigné Mohamed Dhif à la jeunesse, Rafik Benthabet à la santé, Madani Bradai à la culture et la communication, et Tahar Khaoua aux finances. Les postes de rapporteurs de commissions ont été confiés respectivement à Mohamed Kenaï au logement, Mohamed Bouazara à la culture et la communication, Driss Fadhli à la jeunesse et Ali Louhaidia aux transports. L'autre souci qui a rendu difficile la tâche de Belkhadem réside dans le respect de la répartition géographique des postes à pourvoir. Mais on relève que parmi les trois vice-présidents, deux sont du centre (Kara et Ouazani) et le troisième est de l'Ouest. Cette lacune est comblée dans le choix des présidents de commissions puisque les quatre sont répartis deux à l'Est (Chihoub et Nouari) et deux à l'Ouest (Si Afif et Abid). Mais sur la liste des rapporteurs on retrouve une nette prédominance du centre (Kenai, Fadhli) puis Bouazara au Sud. Il y a également les profils qui posent un problème d'un autre genre. Les candidats qui se sont présentés n'ont pas tous les qualités requises pour gérer des postes de responsabilité qui reflètent le poids de l'institution qu'ils sont censés représenter. Le pendant politique des personnes n'a pas une grande influence sur les choix. On retrouve les figures de proue des «redresseurs» (Kara, Si Afif, etc) aux côtés des «légalistes» (Kenai, Chihoub, Alioui, etc.). Mais la dominance des anciens députés est flagrante dans ces choix. A une ou deux exceptions près, toutes les personnes choisies ont déjà eu au moins un mandat de député. La géométrie rencontre parfois des difficultés à contrer l'arithmétique. C'est le cas de le dire aujourd'hui. Quand Belkhadem s'adonne à l'exercice de la géométrie descriptive, il déroute les logiciels qui ont pourtant réussi à donner des listes plus ou moins homogènes dans le choix des candidats aux élections. Il subit, à présent, les conséquences de la dictature des chiffres.