Le RND et le MSP, qui ont avancé leurs propres propositions le 17 mai 2007, ont montré de nettes divergences avec le FLN. Belkhadem sera-t-il interpellé par ses alliés? Selon toute vraisemblance, M.Belkhadem se frottera aux traditionnelles questions-réponses des nouveaux députés. Il devra présenter un bilan chiffré de l'action de son gouvernement. Un véritable test. Il n'aura certainement rien à redouter. L'ossature de l'équipe gouvernementale est bâtie autour d'une Alliance présidentielle forte. Aucune proposition de motion de censure ne pourra le renverser. Il bénéficie d'une majorité plus que confortable au sein de la nouvelle Assemblée populaire nationale. 249 sièges. Autant de voix qui lui sont normalement entièrement acquises. Aucune raison apparente donc d'esquiver cet examen de passage, somme toute, formel. A sa nomination à la tête de l'Exécutif, le nouveau chef du gouvernement avait pris en quelque sorte le train en marche. Succédant à son prédécesseur, en l'occurrence, M.Ahmed Ouyahia, il a oeuvré pour l'application du programme de relance économique préconisé par le chef de l'Etat. Tous les grands chantiers mis en route devaient connaître un grand coup d'accélérateur. C'est le changement dans la continuité. Nous sommes en mai 2006. le nouveau chef de l'Exécutif fait l'impasse sur la déclaration de politique générale. Le débat au sein de l'APN est allègrement évacué. Pas de temps à perdre. Même si l'on fait «violence» à ce qui est prévu par la Constitution, notamment l'article 84. Depuis le 17 mai 2007, le gouvernement est devant un nouveau cas de figure. L'hémicycle Zighoud-Youcef a été renouvelé. Les partis qui y siègent désormais ne veulent pas jouer un rôle de faire-valoir. Ils veulent faire entendre leurs voix. Celles des électeurs qui leur ont fait confiance. Le gouvernement sera donc interpellé pour son action. Son programme. Qu'en sera-t-il? Les trois partis de l'Alliance (RND, FLN, MSP) ont affronté les législatives en rangs dispersés. Des propositions sous forme de programme ont été avancées par chacune des formations politiques. Le RND, à lui seul, en a proposé 140 et non des moindres dans des domaines aussi sensibles que l'éducation (lutte contre l'échec scolaire...), l'économie (émergence d'un secteur productif...), les investissements, la santé, le logement mais aussi la culture. Un programme qui, sans remettre en cause le programme présidentiel, tend plutôt à l'enrichir. Une manière aussi de relever les insuffisances de l'action gouvernementale. Dénoncer certaines promesses et mesures jugées populistes (augmentation des salaires, manque de logements...). De toute évidence, l'actuel staff gouvernemental accuse un retard sérieux dans la réalisation des grands chantiers. Réformes de l'éducation, de la justice, la construction de 1 million de logements d'ici à l'horizon 2009 et l'autoroute Est-Ouest. Les prévisions financières pour la réalisation de cette dernière seront revues à la hausse. Ce qui induit un surcroît préjudiciable à l'économie nationale. Comment réagiront les alliés du Front de libération nationale à de tels bilans chiffrés? A la guerre comme à la guerre, l'Alliance a ses limites que la raison n'ignore certainement pas. Surtout quand il s'agit de politique. Les résultats des dernières élections législatives ont été ce qu'elles ont été. Faut-il faire pour autant contre mauvaise fortune bon coeur? Les rangs de l'Alliance présidentielle se sont ressoudés autour du programme présidentiel, dans l'attente de nouvelles échéances électorales.