Bien qu'ils soient déjà sur le terrain, les partis politiques pensent que le report leur permettra de mieux se préparer. Satisfaction. La classe politique est soulagée. Le report des élections municipales au mois de novembre convient aux partis. Pas de campagne en été. Prévu pour début septembre, le rendez-vous est renvoyé au 15 novembre prochain. Faute de temps, le gouvernement en a décidé autrement. Tant mieux pour les partis politiques. Véritable victoire pour le Parti des travailleurs. Sa secrétaire générale déclare à propos de cette décision: «Nous sommes satisfaits car notre parti a appelé au report des élections locales», affirme Mme Louisa Hanoune. Effectivement, la dame du PT était la première à annoncer son rejet. Selon elle, tenir des élections locales en septembre serait voué à l'échec. «Le maintien du mois de septembre pour l'organisation des élections serait un appel direct au peuple algérien à ne pas voter, comme ce fut le cas pour les législatives», avait-elle prévenu lors de son passage, jeudi dernier, à la Chaîne II. Même sentiment affiché par la formation de Boudjerra Soltani. «C'est une bonne nouvelle», affirme le chargé de communication du parti. Ce dernier explique que le MSP était parmi ceux qui ont demandé le report. le vieux parti n'est pas en reste. Or, une satisfaction sous réserve. Interrogé sur cette décision, le chargé de communication, Saïd Bouhadja: «Nous n'avons pas d'objection à faire sur la date des élections». Le parti, affirme -t-il, aurait souhaité qu'elles soient tenues dans les délais prévus par le règlement. Pour l'intérêt général, le parti ne voit pas d'inconvénient. Même constat relevé par le parti du RND. Peu importe septembre ou octobre, ça ne pose pas problème. «Qu'elles soient programmées pour septembre ou novembre nous sommes prêts», affirme le président du groupe parlementaire, M.Miloud Chorfi. Le parti de Ouyahia a déjà installé 44 commissions de wilayas. Vu le rituel de Ramadhan, explique -t-il, le report serait préférable. La formation de Saïd Sadi partage le même avis. «C'est une bonne chose», estime M.Belabès. Cependant, il souhaite qu'il n'y ait pas d'entorse à la loi organique. Effectivement, la prolongation des mandats des élus locaux n' est pas autorisée par la loi. A Chaque problème, sa solution. Le conseil du gouvernement a examiné, hier, un avant-projet de loi portant sur la prorogation des mandats des élus. Donc, du point de vu réglementaire, le problème est réglé. Ce qui va mettre fin à toute polémique. En effet, tout le monde s'accorde à dire qu'une élection au mois de septembre n'aurait aucun sens. Mener une campagne en plein été, n'est pas chose facile. Bien qu'ils soient déjà sur le terrain, les partis politiques ne sont pas convaincus de la finalité. Pourquoi? Le citoyen n'est pas prêt. L'administration aussi. Avec la période des vacances, la rentrée sociale et le Ramadhan, il serait difficile d'y arriver. Les partis politiques le savent très bien. Les citoyens seront loin de prêter l'oreille à l'événement politique. Ce qui promet, d'ores et déjà, un taux d'abstention nettement supérieur à celui du 17 mai dernier. Pour eux, plus on a le temps, plus on agit mieux. Les partis politiques auront encore un mois pour mieux se préparer et aussi sensibiliser les citoyens pour se rendre aux urnes. Un exercice difficile à réussir. Le citoyen n'y croit plus à la politique. Le résultat du 17 mai le confirme nettement.