L'onde de choc des résultats des législatives du 17 mai n'a pas encore fini de secouer la classe politique. Les élections locales n'auront pas lieu en septembre, mais après le Ramadhan. C'est le gouvernement qui l'a annoncé hier à l'issue d'un conseil présidé par Abdelaziz Belkhadem. Aucune date n'a été cependant fournie sur la tenue des municipales. Mais, selon des sources dignes de foi, le scrutin pourrait avoir lieu durant la première quinzaine de novembre prochain. Dans son communiqué, le Conseil de gouvernement a indiqué que les raisons de ce report sont étroitement liées aux rentrées sociale et scolaire et au mois sacré. Le second avant-projet proposé par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, “vise à proroger le mandat électoral des membres des Assemblées populaires communales et de wilaya issues des élections du 10 octobre 2002 et des élections partielles du 24 novembre 2005”, a précisé le communiqué du gouvernement qui souligne que “ceci permettra d'éviter la tenue des élections communales et de wilaya dans une période peu propice en raison des rentrées scolaire et universitaire, du mois sacré de Ramadhan et de la fête de Aïd El-Fitr. Ces différents facteurs risquent, en effet, de peser sur la préparation et la tenue du scrutin”. Si la porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, avait alerté les autorités sur le risque d'un fort taux d'abstention, si jamais les élections locales avaient lieu en septembre prochain en affirmant que la période estivale n'était pas propice à un bon déroulement de la campagne électorale, il n'en reste pas moins que l'onde de choc des résultats des législatives du 17 mai n'a pas encore fini de secouer la classe politique. Il est vrai que les mois de juillet et d'août ne sont pas favorables à la chose politique. Les Algériens dans leur majorité, même si bon nombre d'entre eux pensent déjà aux vacances, aux voyages et à la plage, préparent une rentrée bien particulière cette année. Car, au-delà du social et de la scolarité des enfants, ils réfléchissent au mois sacré et les différentes dépenses qu'il engendre. Dans ces conditions, il serait tout à fait hasardeux de maintenir la tenue des locales en septembre. Les partis politiques et leurs candidats auront beau développer les thèmes les plus judicieux durant la campagne, ils ne pourront pas susciter l'intérêt d'un électorat dont les préoccupations sont déjà ailleurs. Sans compter le taux d'abstention du 17 mai et le discrédit de toute la classe politique qui s'en est suivi. Conscient de cette situation, le gouvernement a donc décidé de prendre les devants et organiser les locales dans des conditions plus favorables. L'abstention sera-t-elle pour autant évitée ? Là est une autre question qui incombe d'ores et déjà aux partis politiques afin qu'ils puissent faire preuve de beaucoup plus d'imagination pour pouvoir drainer les foules et les convaincre d'aller voter le jour “j”. Et d'ici à l'automne, les partis disposent d'une marge de manœuvre assez conséquente pour réinvestir le terrain afin que la campagne pour les locales soit la dernière étape dans la bataille électorale. Salim Tamani