L'organisation éventuelle de ces élections en septembre, coïncidant avec la rentrée scolaire et le début du Ramadhan, risque d'être à l'origine d'une forte abstention, selon la première dame du Parti des travailleurs. Alors que l'Assemblée issue des législatives du 17 mai entame ses travaux en plénière demain, les partis politiques sont appelés à relancer leur machine électorale pour préparer l'élection locale, théoriquement prévue pour la première semaine du mois de septembre prochain. C'est une disposition de la loi qui stipule dans son article 75 bis que “les élections ont lieu dans les trois mois qui précédent l'expiration des mandats en cours.” Sauf que cette date, qui n'est pas confirmée par le ministère de l'Intérieur, coïncide avec la rentrée scolaire et le début du mois de Ramadhan, deux échéances qui occupent l'esprit du citoyen, au point qu'il risque de faire carrément l'impasse sur ces élections. C'est la raison pour laquelle la première dame du Parti des travailleurs a souhaité leur report au mois de novembre. “Nous espérons que les prochaines élections locales soient organisées juste après le Ramadhan, soit en novembre, et non pas en septembre”,a-t-elle déclaré jeudi, en marge d'une rencontre avec les cadres de son parti. Si ces élections devaient avoir lieu en septembre, les partis politiques seraient obligés de faire campagne en plein mois d'août, mois de vacances pour les Algériens qui préféreraient, à coup sûr, la fraîcheur des baignades à la chaleur suffocante des salles de meetings. Autant d'arguments frappés du bon sens, qui ont poussé Louisa Hanoune à demander un report d'autant plus, argumente-t-elle, qu'il “ne causerait aucun problème.” C'est le contraire, c'est-à-dire le maintien de la date du mois de septembre pour l'organisation de ces élections, qui serait pour Mme Hanoune “un appel direct au peuple algérien à ne pas voter, comme ce fut le cas pour les législatives”. Le souci de la première dame du Parti des travailleurs est donc, à travers sa proposition de report, de choisir une fenêtre de tir qui favoriserait une large participation des citoyens et éviter un remake du 17 mai, voire même pire. La question est de savoir si les autorités acceptent de reculer l'échéance au-delà du délai légal. Surtout que la loi électorale ne prévoit pas du tout ce cas de figure. D'où, peut-être, la possibilité d'un décret présidentiel, qui viendrait en aval d'une consultation de la classe politique pour obtenir un consensus sur la question. Il faut cependant relever, qu'à ce jour, la date officielle de cette importante consultation n'a pas été rendue publique, même si Noureddine Yazid Zerhouni a déclaré, à l'occasion de sa conférence de presse du 18 mai dernier, avoir parlé du mois d'octobre sans donner de date précise. La presse, citant de son côté ses sources, a avancé la date du mois de septembre. Au-delà du report, Louisa Hanoune est revenue sur le sens de l'abstention du 17 mai pour insister et dire que “les Algériens n'ont pas boycotté les élections mais c'était plutôt une abstention massive”, a-t-elle dit, qualifiant cette situation d'”alerte rouge”. “Cette fois-ci, ce n'est pas uniquement la région de la Kabylie, comme ce fut le cas lors des élections législatives de 2002, qui a boycotté, mais ce sont toutes les wilayas du pays”, qui lui ont emboîté le pas, a-t-elle ajouté. Mme Hanoune a interprété ce taux d'abstention comme étant un "refus" du peuple, notamment des jeunes, des “politiques économiques qui mènent aux licenciements et à la fermeture des entreprises”. N. Sebti