Zakia Kara Terki qui comme sa compère Bahdja Rahal s'est fait un nom dans l'univers naguère fermé aux femmes, de la musique andalouse a le vent en poupe. Durant le mois du Ramadhan, elle a tenu le haut de l'affiche dans pas mal d'espaces culturels d'Alger où elle a animé des soirées pas banales du tout puisqu'elle a choisi le mois sacré pour présenter à son public son septième album qui s'appelle, " Ya doua âayani/Belda ". Un album signé dans le mode Haouzi cette fois ! A vrai dire ce n'est pas la première fois que cette brillante interprète de la musique andalouse, des plus en vue sur la scène, trempe sa plume dans ce genre musical qu'elle manie avec beaucoup de panache. Forgée dans la bonne et vieille école andalouse, à El Fakhardjia notamment, Zakia s'est imposée depuis quelques années dans le paysage musical algérien grâce à une maîtrise jamais démentie. L'album qui compte quelques qacidas célèbres puisées dans le patrimoine poétique : Ya racha el fettane, H'nina, Ya rouh ennoufous…est sponsorisé par l'Office national des droits d'auteur (Onda). Durant ce mois sacré, en plus de la sortie de son dernier produit, Zakia Kara Terki a fait sa tournée dans quelques villes du pays comme Oran, Tlemcen, Constantine, Blida etc…. Née à Tlemcen, Rue des frères Abdeldjebbar, au sein d'un milieu familial particulièrement acquis à la musique arabo-andalouse ; quatrième d'une famille de six enfants. Son père feu Hassaine Abdeldjalil, fin artiste spécialiste dans la fabrication d'instruments de musique, a été lauréat des concours du meilleur artisan algérien en 1951 et des métiers en 1952. Son oncle feu Hassaine Abdelhamid grand virtuose du R'beb était chef d'orchestre de l'association Gharnata de Tlemcen fondée en 1964. La chanteuse a eu la chance de bénéficier de cet appui, dans une ville ou l'andalou avait ses racines anciennes, c'est justement dans l'ancienne capitale des Zianides que sa personnalité artistique s'est forgée grâce notamment à la création En 1970 de l'orchestre du lycée de Tlemcen sous la direction du Hadj Benkheltat. Connaissant sa grande passion et l'intérêt particulier qu'elle porte pour la musique andalouse, il l'encouragea avec l'approbation de son père à rejoindre l'orchestre nouvellement crée. En 1975, l'orchestre en question prendra le nom du grand virtuose du R'beb le regretté Mustapha Belkhodja dont le coup d'archet a laissé au- près de nombreux mélomanes un souvenir impérissable. Elle quitte cette ville prestigieuse pour se marier en 1978, et s'installer à Alger. Apres les premiers rudiments de la musique andalouse genre Ghernata (Tlemcen) elle n'a eu aucune peine à assimiler le style algérois.De 1979 à 1981 elle a eu toute latitude de profiter de la compétence de Sid Ahmed Serri , et de feu Sid Ali Benmerabet le président de la prestigieuse société musicale El Djazaira El Mossilia. En tant que doyenne elle représente une référence appréciée à travers tout le territoire national. Puis, elle a eu l'honneur de participer en tant qu'interprète soliste lors de la semaine culturelle en Syrie, (Mars 1981), en France en septembre et en Espagne (Valence).Parallèlement à ces représentation internationales, son association participait aux différents festivals de Tlemcen et du Malouf de Constantine. Partagée entre l'éducation de sa fille Yasmina, les tâches domestiques, les répétitions, et ses inspirations légitimes, la consécration pleine et entière, ne voyant rien venir, elle décide de quitter la société musicale, pour rejoindre l'ensemble d'El Fakardjia (fin 1981) où dans une ambiance aussi amicale que joyeuse, elle ne tarda pas à s'épanouir aux côtés de nombreux disciples de feu Abderazak Fakhardji, aussi, tout en suivant l'enseignement dispensé en classe supérieure par Djaidir Hamidou, puis par Harbit Rezki, elle s'y voit confier par le secrétaire général une classe d'initiation destinée aux enfants de moins de douze ans, elle s'y consacre avec passion et esprit d'abnégation. Toujours en tant qu'interprète soliste elle aeu le privilège de participer aux festivals nationaux et aux manifestations organisées par des ensembles culturels à travers le territoire national. A l'étranger, dans le cadre des journées d'amitié en ex-U.R.S.S. (Novembre 1984), en Espagne (Juillet 1985). Bien que l'ensemble d'El Fakhardja lui ait permis de s'épanouir, elle quitte cette association suite à la deuxième crise qui secoua la société musicale.De ces crises naquirent de nouvelles formations dont : Es-soundoussia présidée par feu Sid Ahmed Sefla (une très grande personnalité culturelle), L'enseignement y était dispensé par Noureddine Saoudi. Son passage dans cette association durera jusqu'à 1991. En 1996, elle décide de voler de ses propres ailes maintenant abreuvée aux meilleures sources, elle constitue son propre orchestre ; son répertoire est constitué de l'art andalou : la nouba avec toute sa rigueur dans l'interprétation des modes, le Haouzi et l'Aroubi entrant dans la catégorie des chants populaires. Ses instruments préférés sont les instruments à cordes : Luth, Kouitra, R'beb. Rebouh H.