Sur la révision de la loi électorale, Hanoune estime que «les listes indépendantes sont un grand danger pour la démocratie». Le projet de programme du gouvernement a suscité des interrogations de la part du Parti des travailleurs (PT). En fait, ce dernier émet des réserves quant à la concrétisation des projets. «Il y a de bonnes intentions, mais ça ne suffit pas. Il faut qu'elles se concrétisent sur le terrain», a déclaré, hier, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la clôture du conseil national du parti. Les interrogations du PT portent, notamment, sur différents points du programme. Louisa Hanoune citera, en premier lieu, la réforme bancaire. La préservation des banques publiques n'est pas définie, selon elle. Aussi, le point concernant la restructuration et le redéploiement de la production industrielle, précisera Mme Hanoune, n'est pas clair. Par ailleurs, les engagements du gouvernement portant sur la réduction du chômage et le million de logements doivent être concrétisés estime-t-elle. «Nous avons relevé des contradictions dans ce programme», indiquera Louisa Hanoune. Elle proposera de faire un bilan des réformes pour définir les politiques à suivre et absorber les problèmes socioéconomiques du pays. Elle donnera l'exemple des grèves qui ressurgissent à cause de la privatisation. Evoquant la révision de la loi électorale, la conférencière annoncera que son parti milite pour introduire des amendements et des propositions dans ce sens. «Les listes indépendantes sont un grand danger pour la démocratie», a-t-elle dit à ce sujet. Louisa Hanoune rejoint, ici, la position du parti d'Ouyahia concernant la révision de la loi électorale. Pour les deux partis, il faut rendre plus rigides les conditions de candidature et savoir bien gérer les listes des indépendants. Mme Hanoune trouve, aussi, positive l'idée d'éliminer le tirage au sort. Cela s'est traduit par l'émergence de «petits partis» sans représentativité et des listes indépendantes qui obéissent à la logique de l'argent. Elle demande donc «de mettre une barrière entre l'argent et la politique». S'agissant du mode de scrutin, le parti de Hanoune estime que la proportionnelle est le seul mode de scrutin qui peut garantir la démocratie. Le Parti des travailleurs propose, également, d'arrêter le financement des commissions au sein de l'APN. Chose qui permettra, selon Mme Hanoune, de réduire la «décomposition» qui caractérise cette Assemblée. Louisa Hanoune a soulevé, par ailleurs, la question du week-end universel. «Nous ne sommes pas contre le principe d'ouvrir un débat dans ce sens, mais il y a des institutions habilitées à prendre la décision selon la loi», lancera-t-elle faisant allusion à la dernière décision de Mittal Steel, acquéreur en 2001 du complexe sidérurgique d'El Hadjar, Ispat Annaba. Ce dernier a décidé de passer d'un week-end, jusque-là appliqué en Algérie (jeudi-vendredi), à celui dit intermédiaire (vendredi-samedi) à défaut d'un week-end universel (samedi-dimanche).