S'ils ont réuni le quorum, comme ils prétendent, ils ont le droit de tenir la session du conseil national, estime Bouhadja. Le mouvement de contestation au sein des structures du FLN, né après la confection des listes de candidatures aux législatives, a pris l'initiative de provoquer une session extraordinaire du conseil national. Ces derniers prétendent avoir réuni le quorum des deux-tiers du conseil qui leur permet de provoquer la session extraordinaire. Au FLN, c'est la sérénité. Le chargé de la communication du parti, Saïd Bouhadja, estime que le président de cette «prétendue cellule n'est pas membre du conseil national» et de s'interroger sur la nature de l'initiative qui «n'en est pas une». Cependant, si les membres du conseil national ont «réuni le quorum, comme ils prétendent, ils ont le droit de tenir la session du conseil, personne ne pourra les en empêcher», précise-t-il. Rappelons que ce mouvement a fait circuler une pétition pendant la campagne électorale qui a atteint, selon les chiffres avancés par ladite commission, le seuil de 35.000 signatures de militants dont 420 seraient membres du conseil national qui compte 550. Ils revendiquent une session extraordinaire sans dévoiler leurs objectifs. Ils disent aussi avoir transmis leurs revendications au secrétaire général du parti. Interrogé sur le contenu de cette lettre, Bouhadja dit ne pas avoir pris connaissance du texte, tout en nous conseillant de prendre attache avec Belkhadem. Néanmoins, notre interlocuteur considère que «ces gens-là ont fait campagne contre le parti, pendant les dernières élections, au profit du RND, et le secrétaire général a les listes en sa possession». Maintenant s'ils veulent aller à une session extraordinaire, «ils ont le droit si leurs dossiers ne sont pas au niveau de la commission de discipline parce qu'ils risquent l'exclusion du parti au cas où ils auraient fauté». Il souligne que celui dont le dossier est étudié par la commission de discipline ne peut signer de pétition ou revendiquer quoi que ce soit. C'est dire que le dénouement de la crise n'est pas pour demain. Belkhadem a été interrogé sur la tenue de la session ordinaire, lors de sa dernière conférence de presse, tenue juste après les législatives. Il a répondu qu'elle se tiendra en son temps; une manière de dire qu'il refuse la pression. Le directeur administratif du cabinet du secrétaire général du FLN dit ne pas avoir pris connaissance de la lettre des dissidents. Frikha estime que, parmi les membres de la «cellule des huit», il y a un nom qui n'est pas membre du conseil national. Il s'agirait de Abbès Melhalif, l'ancien chef du groupe parlementaire du FLN du temps où Karim Younès était président de l'Assemblée populaire nationale. «On ne sait donc si les revendications, dont j'ignore la substance, émanent de membres du conseil ou de simples militants», ajoute Frikha. Au FLN, on affiche une mine sereine. Les mécontents sont nombreux. Leur nombre n'a cessé de se multiplier depuis la confection des listes. Belkhadem avait dit que la contestation était normale mais qu'elle allait se tasser après les élections. Mais les déclarations rendues publiques par la «cellule des huit», ces derniers jours, semblent remettre en cause cette appréciation. Leurs revendications ne sont pas encore claires. Ils estiment que la gestion du parti peut conduire à des élections locales «catastrophiques», sans vraiment dévoiler le fond de leur stratégie. Le FLN a pris du répit en reportant la date des locales. D'ici novembre, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts et les revendications auront été érodées par les alléchantes propositions de figurer sur les listes des locales. Encore un appât dont on semble négliger la portée.