Cinq candidatures du FLN ont été rejetées des listes par l'administration locale. «Nous allons bientôt entrer en campagne avec les moyens logistiques dont dispose le parti», indique Saïd Bouhadja dans une tentative de minimiser l'ampleur des contestations. Pourtant, la veille, des membres du Conseil national et des députés sortants ont rendu public un communiqué dénonçant la manière dont ont été confectionnées les listes de candidatures. Il hausse les épaules: «Bof...c'est normal. Les gens qui n'ont pas été retenus sur les listes réagissent d'une manière ou d'une autre». Mais il éloigne le spectre de contre-campagnes qui peuvent venir des militants mêmes du parti, tout en relevant le caractère anonyme des signataires du communiqué. Le FLN a, toutefois, pris ses dispositions pour contrer ce genre de ripostes en recourant, pour la première fois, aux «comités de soutien». Ce sont la société civile, les associations, les personnalités, les notables, etc. qui sont «tous, affiliés au parti», précise-t-il et qui prendront massivement part à la campagne électorale. Les messages commencent à pleuvoir sur le fax du FLN. Les contestations ne constituent pas une nouveauté dans la vie du parti, estime-t-il. Au FLN, on a vu pire. La restructuration en cours depuis le congrès de réunification a, en partie, facilité la contestation. Bouhadja revient aux élections locales et législatives de 2002 pour expliquer comment les structures du parti ont échappé à tout contrôle, y compris le dernier congrès qui n'a fait que reproduire les schémas déjà préétablis. Le chargé de la communication du FLN reconnaît à demi-mot que les listes n'ont été ni équilibrées ni équitables. «Il y a eu beaucoup de victimes de la méthode mécanique utilisée pour évaluer les chances de chaque candidat», lâche-t-il. Ainsi, il réfute la thèse des exclusions politiques dénoncées par ses détracteurs. Par ailleurs, l'administration a rejeté cinq candidatures du FLN; 3 à Blida, un à Chlef et un à Khenchela. Bouhadja considère que l'administration traite sur un pied d'égalité le FLN et les autres partis politiques. Quant aux raisons du rejet, il suppose qu'il s'agirait, entre autres, du casier judiciaire n°2 dont le parti n'a pas un droit de regard. Si on se fie aux déclarations de Bouhadja, le FLN s'apprête à s'engager dans une campagne électorale grandeur nature pour rafler la mise. Maintenant, s'agissant des pronostics, il estime que «chaque parti a le droit de faire les pronostics qu'il veut, pourvu que les électeurs l'écoutent». Le FLN en fait autant. «Nous allons avoir la majorité», répond-il, «une majorité simple», en toute vraisemblance. Le vieux parti veut dépasser ses divergences en mettant le cap sur la campagne. On invite les mécontents à prendre leur mal en patience jusqu'après les élections. Mais on sait déjà que les contestations n'auront pas de suite, parce qu'il y a d'autres élections qui vont suivre. Cela voudrait dire que ceux qui veulent actionner le Conseil national pour d'autres desseins sont avisés. «Le quorum ne sera pas atteint, même s'ils sont déterminés à aller au bout de leur logique», glisse-t-il avec des insinuations qui en disent long sur les guerres de tranchées à venir. L'idée d'un congrès extraordinaire ne serait pas une mauvaise chose, laisse-t-il entendre. Le FLN fonctionne ainsi, par bribes, par demi-mot, par phrases hachées. Le temps des grandes phrases est révolu.