La nouvelle carte sanitaire et les revendications socioprofessionnelles sont les principaux points de discorde avec la tutelle. Le syndicat des praticiens de la santé persiste et signe. La nouvelle carte sanitaire mènera droit vers l'explosion du secteur. Le syndicat s'oppose fortement à l'application de cette carte. Le Snpsp conteste aussi sa non-association dans sa conception. C'est insensé et inadmissible. Les personnels médical et paramédical sont particulièrement concernés, selon le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Snpsp. Cette question sera discutée lors de la réunion, fin juin, du bureau national du syndicat, indique-t-il, contacté, hier, par téléphone. «L'élaboration de cette carte est issue d'une réflexion qui n'a rien à voir avec le terrain. Les décisions prises à ce propos sont hâtives», s'insurge-t-il. Les syndicalistes protestent contre la transformation des centres de santé en polycliniques. «On veut aujourd'hui se passer des services de centres de soins alors que ces entités assurent le plus gros du programme de la santé», lance-t-il encore. Les représentants du Snpsp avaient déjà interpellé le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika sur ce dossier. Ils avaient souligné qu'il a été «induit en erreur par rapport aux incidences de cette loi». Pour rappel, la nouvelle carte sanitaire du pays est consacrée par le décret exécutif n°07-140 du 19 mai 2007 portant création, organisation et fonctionnement des établissements publics hospitaliers (EPH) et des établissements de santé de proximité (Epsp). Ce décret est pris en application des instructions du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de la séparation des structures extra-hospitalières (polycliniques) des structures d'hospitalisation. Au total, 192 EPH et 257 Epsp sont dénombrés à l'échelle nationale. Cette réorganisation prévoit la reconfiguration de 900 centres de santé en salles de soins, voire polycliniques. Notre interlocuteur a expliqué que pour les salles de soins, les médecins ne passent qu'une fois par semaine, sauf nécessité extrême, afin de rendre visite à leurs patients. Selon lui, ce sont les infirmiers qui assurent les soins. Par ailleurs, le Snpsp fera, lors de la réunion du bureau national, le point sur la situation actuelle du syndicat, et sur ses revendications socioprofessionnelles. Les rapports des assemblées générales, tenues ces dernières semaines, seront également examinés. Le Dr Merabet est, en revanche, convaincu que seule une action commune, regroupant tous les syndicats du secteur de la santé, pourrait contraindre le département de Amar Tou à faire marche arrière concernant cette nouvelle carte. Une concertation est déjà entamée entre le Snpsp, le Snapap, le syndicat des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp) et le syndicat algérien des paramédicaux (SAP). «Nous espérons sortir avec une action commune à la rentrée sociale pour que la tutelle revoie sa position», conclut le Dr Merabet.