Moubarak accueille, lundi, dans la station balnéaire égyptienne, Abbas, Olmert et Abdallah II pour débattre de la crise de Ghaza A l'invitation du président égyptien, Hosni Moubarak, son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert et le souverain hachémite, Abdallah II, se pencheront sur la situation créée par la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Ghaza. Cette réunion est la deuxième rencontre du genre après celle de 2005 à Charm El-Cheikh, avec les mêmes participants, sauf l'Israélien Ariel Sharon, remplacé depuis par Ehud Olmert. Cette réunion, organisée à l'initiative de l'Egypte, a pour objectif premier de soutenir le président Abbas dans son bras de fer avec le mouvement islamiste, examinera dans le même temps les moyens permettant d'arriver à une solution du contentieux israélo-palestinien. En réalité, cette réunion sera sans objet si la partie israélienne ne présente pas des faits nouveaux à même de débloquer le processus de paix actuellement au point mort. Soutenir le président Abbas, sans dans le même temps faire des ouvertures crédibles en direction des Palestiniens, n'aura aucun sens si les choses demeurent en l'état. Or, si en Israël on évoque de plus en plus un «nouveau départ» dans les relations israélo-palestiniennes, rien n'apparaît dans ce sens et c'est toujours le même discours qui est mis en avant. Il est à tout le moins paradoxal qu'Israël remette aujourd'hui sur le tapis un soutien à Abbas -assistance attendue lors de l'arrivée à la tête de l'Autorité palestinienne d'Abou Mazen, considéré alors par l'Occident comme un «modéré»- quand tout à été fait pour amener les Palestiniens au clash enregistré dans la bande de Ghaza. Ni Israël ni son protecteur américain n'ont alors jugé politique et dans l'intérêt de l'Etat hébreu d'approfondir le dialogue avec le nouveau dirigeant palestinien afin de trouver une solution équitable au dossier israélo-palestinien. Durant toutes ces années, les Israéliens se sont seulement efforcés de gagner du temps tout en consolidant leur présence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Quelles propositions concrètes faut-il attendre d'Olmert, à part son soutien à Abbas? C'est la seule question qui retient, en réalité, l'attention et qui puisse donner un quelconque intérêt à ce nouveau rendez-vous à Charm El-Cheikh. A quarante-huit heures de la rencontre de Charm El-Cheikh, les Israéliens font croire qu'ils sont porteurs d'une nouvelle approche du contentieux qui les oppose aux Palestiniens, sans que pour autant, ils donnent des indications pouvant accréditer un tant soit peu cette ouverture qu'ils font miroiter à la veille de la réunion quadripartite. Ainsi, M.Olmert a souhaité que la rencontre aboutisse à «la mise en place d'une plate-forme permettant un nouveau départ entre nous et les Palestiniens» sans dire en quoi consistera ce «nouveau départ». Et ce ne sont certes pas les mesures «d'allégement» en faveur des Palestiniens (approuvées par son cabinet) qu'il compte présenter au président Abbas qui vont faire illusion. Ehud Olmert, qui était reçu mardi à la Maison-Blanche par le président George W.Bush, a, certes, affirmé: «Nous devons préparer les bases qui nous permettrons, bientôt, je l'espère, d'être en mesure d'engager des négociations sérieuses sur la création d'un Etat palestinien», mais cela reste vague et insuffisant. Il est attendu plus d'Israël par un véritable engagement à la relance du processus de paix devant aboutir à la création de l'Etat palestinien indépendant. D'ailleurs, mercredi, dans son premier discours depuis «la chute» de Ghaza, devant les cadres du Ccolp (Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine) le président Abbas a encore réitéré son appel à une conférence internationale sur le conflit israélo-palestinien, indiquant: «Nous appelons à la reprise des négociations (...) et cela dans le cadre d'une conférence internationale sur laquelle nous nous serons mis d'accord» avec les Israéliens. M.Abbas a encore dit: «Notre objectif principal est d'empêcher que le chaos ne se propage à la Cisjordanie». Notons, par ailleurs, que le Ccolp, réuni mercredi à Ramallah, a appelé à la tenue d'élections générales anticipées selon des modalités qui excluent, de facto, le Hamas. C'es ainsi que le Conseil central de l'OLP (Ccolp), a recommandé «la tenue de nouvelles élections présidentielles et législatives lorsque les conditions nécessaires seront réunies avec un retour à la normale à Ghaza» a indiqué un membre du Ccolp, Saleh Raâfat. Les Palestiniens n'en finissent pas de traverser leur chemin de croix.