Ce projet de loi devrait être soumis en septembre prochain devant le Parlement pour examen. L'ancien Système comptable national adopté en 1975 sera révisé. Un nouveau plan sera mis en vigueur à partir de 2009. L'annonce a été faite, hier, par le président de l'ordre des experts comptables et des commissaires aux comptes (Onecc), M.Mohamed Lamine Hamdi. L'invité du forum d'El Moudjahid révèle que ce projet de loi devrait être soumis en septembre prochain devant le Parlement pour examen. Les textes de loi seront adoptés à la fin de l'année 2007. Au cours de ces 32 ans d'utilisation, ce plan n'a subi aucune révision significative, explique-t-il. Le nouveau mécanisme répond à plusieurs objectifs. Il s'agit d'adapter cet outil de gestion aux changements intervenus dans l'environnement de l'entreprise et aux nouvelles normes comptables internationales. Le nouveau système met en avant l'aspect économique et financier des opérations au lieu de leur apparence juridique, comme cela se faisait jusque-là. Il s'agit aussi de prévoir un système d'information simplifié basé sur une comptabilité de trésorerie pour les microentreprises. M.Hamdi a expliqué que ce texte est marqué par quatre avancées fondamentales. La solution internationale, qui rapproche la pratique comptable en Algérie de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant, notamment, une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. Le deuxième élément concerne une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers facilitant la vérification des comptes. La troisième avancée se rapporte à la prise en charge des besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible et permettant la comparabilité et la prise de décision. En outre, il permet la possibilité pour les petites entités d'appliquer un système d'information basé sur une comptabilité simplifiée. Le conférencier dira que la problématique qui va se poser concerne la formation des différents corps de comptabilité aux nouvelles normes de comptabilité. Sur ce plan, tout un programme est prévu. M.Hamdi explique que ce domaine contient aujourd'hui trois catégories de métiers: les comptables, les commissaires aux comptes et les experts comptables. L'institution de Hamdi propose d'unifier la profession pour sortir avec un seul métier d'expert comptable. Aussi, dans ce contexte, un programme de formation de plus de 4000 stagiaires dans ce métier est prévu. L'une des propositions faites aussi est relative à la création? à Alger d'un institut de formation des experts comptables dont le coût est évalué, selon le conférencier, à 45 millions de dollars. L'ordre des experts comptables a, à ce propos, sollicité l'aide de la Banque mondiale, lors d'un forum africain des comptables, tenu en septembre dernier à Nairobi. «A ce jour, 90 professionnels ont été formés pour aller, de leur côté, former d'autres professionnels», fait savoir M.Hamdi. Par ailleurs, le patron de l'ordre des experts comptables indique que l'application de ce système demande beaucoup de moyens. Selon lui, les professionnels des métiers de comptabilité ne seront pas tous, à jour pour la mise en oeuvre de ce projet. «Le délai n'est pas suffisant», estime-t-il. M.Hamdi s'attend ainsi à une véritable contribution de tous. Il sollicite ainsi les pouvoirs publics afin de s'associer pleinement avec son institution pour réussir ce système car «l'Onecc ne dispose pas de moyens pour faire face à cet enjeu». Sur les scandales financiers, le conférencier dira que la désignation de la plupart des professionnels au niveau des banques n'a pas été faite en coordination avec son institution. Ces professionnels ont-ils fait convenablement leur travail? M.Hamdi répond que l'ordre des experts comptables n'était pas en mesure d'évaluer leur travail et c'est justement dans ce cadre que ce vaste programme de formation a été dégagé, car le professionnel sera contrôlé par ses pairs. Un membre de l'ordre des experts comptables intervient pour dire que le commissaire aux comptes est chargé de vérifier si les états financiers d'une entreprise sont bons ou mauvais, donc, souligne-t-il, il n'est pas responsable des détournements. Il dénonce ainsi une directive du ministère des Finances qui est, selon lui, en totale contradiction avec les normes internationales car elle responsabilise ces commissaires. «Il est urgent d'accélérer le processus l'adhésion aux normes Ifac, organisation mondiale représentant la profession comptable, pour que cette directive ne s'applique plus», lance-t-il.