L'Ordre des experts comptables dénonce sa marginalisation dans l'élaboration du nouveau plan comptable. Le président de cette organisation, Mohamed Hamdi, a pointé du doigt, hier, le ministère des Finances. «Ce projet doit faire l'objet de négociations. Nous souhaitons ce dialogue», a-t-il déclaré, lors de son passage au forum d'El Moudjahid. Il a ajouté: «Cela fait trois ans que nous jouons au chat et à la souris avec le ministère des Finances en ce qui concerne ce projet. Nous n'acceptons pas de positions fermes de la part d'une partie. Cela pourrait compromettre la loi sur le système comptable.» Ce nouveau projet de loi qui vient d'être adopté par le Parlement sera mis en vigueur à partir du 1er janvier 2009. Les comptables et les experts comptables craignent en fait l'absence du ministère des Finances dans la mise en oeuvre de ce système, c'est-à-dire, selon M.Hamdi, de ne pas assurer les moyens nécessaires dans ce sens. Ce sont 250.000 sociétés qui seront soumises à ce nouveau système. Ce dernier met en avant l'aspect économique et financier des opérations au lieu de leur apparence juridique, comme cela se faisait jusque-là. Il s'agit aussi de prévoir un système d'information simplifié, basé sur une comptabilité de trésorerie pour les microentreprises. M.Hamdi a expliqué que ce texte est marqué par quatre avancées fondamentales. La solution internationale, qui rapproche la pratique comptable en Algérie de la pratique universelle, permettant la production d'informations dé-taillées, fiables et comparables et reflétant, notamment, une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. Le deuxième élément concerne une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers facilitant la vérification des comptes. La troisième avancée se rapporte à la prise en charge des besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible et permettant la comparabilité et la prise de décision. En outre, il permet la possibilité pour les petites entités d'appliquer un système d'information basé sur une comptabilité simplifiée. Le conférencier dira que la problématique qui va se poser concerne la formation des différents corps de comptabilité aux nouvelles normes de comptabilité. «A ce jour, seulement 90 professionnels ont été formés pour aller, de leur côté, former d'autres professionnels», fait-il savoir. Il a proposé la création d'un institut national de formation des comptables professionnels dont le coût est évalué à 45 millions de dollars. L'Ordre des experts comptables a, à ce propos, sollicité l'aide de la Banque mondiale, lors d'un forum africain des comptables, tenu en septembre 2006 à Nairobi. Sur les scandales financiers, il a tenu à préciser que le commissaire aux comptes est chargé de vérifier si les états financiers d'une entreprise sont bons ou mauvais, donc, souligne-t-il, il n'est pas responsable des détournements.