Personne n'avait rien à gagner dans une polémique qui mène la culture algérienne à l'impasse. Le conflit, qui oppose M.Jean-Pierre Lledo depuis le 13 juin dernier au commissariat de «Alger, capitale de la culture arabe», va-t-il connaître son dénouement? Après que la projection de son film Ne restent dans l'oued que ses galets eut été annulée, le réalisateur, après mûre réflexion, a décidé, hier de remettre une copie du film, sur 2 supports (Bétacam et VHS), conformément à la convention qu'il a signée le 22 novembre 2006. Un acte réfléchi qui a été pris afin d' aplanir ce «malentendu» et ce, par égard pour son public. «Considérant que ni les créateurs de mon film, ni le public, ni ceux qui sont en charge de promouvoir la culture, ne gagneraient à ce que se prolonge une situation conflictuelle, j'espère pouvoir ainsi m'acquitter, au plus tôt, de mon obligation morale à présenter mon film dans le cadre de cette manifestation qui a contribué, avec d'autres, à son montage financier», explique M.Lledo, dans une lettre qu'il a adressée à la presse. Cependant, ajoute-t-il: «Cette décision ne signifie pas pour autant que je partage la manière dont les représentants de cette manifestation ont présenté notre conflit devant la presse le lundi 19 juin 2007.» En effet, M.Lledo réfute le fait d'avoir écrit ou dit qu'il refusait de remettre une copie du film à la dite manifestation. Et de signaler: «L'Office national des droits d'auteurs m'a confirmé que ni la convention que j'ai signée (diffusée aux journalistes), ni la décision du chef du gouvernement (décision n°8 du 5 décembre 2005) qui définit les missions de cette manifestation, ne l'exigent. L'Onda, je le précise, est signataire avec moi de cette Convention, au titre de représentant du ministère de la Culture.» Il précisera que son film a été conçu et tourné bien avant la création du commissariat «Alger, capitale de la culture arabe 2007», soit le 10 septembre 2005; il a obtenu du ministère de la Culture, une autorisation de tournage pour une durée de 9 mois: «Le 22 octobre 2005 j'ai signé avec la TV un accord de co-production, le 27 octobre 2005, le tournage a commencé à Constantine. Et donc, lorsque je signe la Convention, le 22 novembre 2006, je suis à l'étape du montage!» L'auteur de Algérie mes fantômes et Un rêve algérien, indique que son film a été conçu, dès l'origine, comme un long-métrage documentaire et non comme un 52'. Il évoque les promesses de la ministre à lui assurer l'aide du Fdatic pour ce même projet de long métrage documentaire: «Quand j'ai signé la convention, j'avais compris que la Manifestation ne désirait pas m'accorder la subvention de 10 millions prévue pour les longs-métrages fiction, mais seulement 3 millions de DA, qui correspond à la catégorie des moyens-métrages de 52'». Malgré les interdictions de faire passer son film à Constantine et la Cinémathèque algérienne d'Oran «sur simple intervention téléphonique du responsable audiovisuel de cette manifestation», la boîte de production de Ne restent dans l'oued que ses galets, Naouel film, précise qu'elle «entend distribuer le film sur l'ensemble du territoire national et sur tous supports, dès réception du visa d'exploitation».