Après l'interdiction vendredi dernier de la projection de son moyen métrage Algérie, histoires à ne pas dire, le réalisateur Jean Pierre Lledo a lancé un appel en direction du ministère de la Culture afin qu'on lui délivre un visa d'exploitation commerciale. Au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue hier au siège de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) à la maison de la presse, Jean Pierre Lledo est revenu sur les problèmes qui entourent son long métrage de trois heures Ne restent dans l'oued que ses galets, un film qui a été réduit, en juillet dernier, à 53 minutes, sous les recommandations de la commission de lecture du commissariat de « Alger, capitale de la culture arabe ». Après avoir essuyé deux interdictions en juin, la projection du film, qui devait se dérouler vendredi dernier à la filmathèque Zinet de Riadh-El-Feth, a été une fois de plus annulée, sous motif de la non délivrance d'un visa d'exploitation commerciale. M. Jean Pierre Lledo s'interroge : « Comment expliquer le fait que le ministère de la Culture n'ait pas interdit la projection du même film dans le cadre des rencontres organisées par l'association Cinéma et Mémoire, en novembre dernier, à la cinémathèque de Béjaïa, placée sous la tutelle ? Si comme vient de l'affirmer madame la ministre il n'y a aucune mesure de censure contre mon film, pourquoi avoir annulé mes trois avant-premières à Alger, Constantine et Oran ? » Ainsi, le réalisateur revendique un visa d'exploitation commercial qui lui permettrait de diffuser son film au public algérien. Il est à noter qu'il en a fait la demande à trois reprises. Le cinéaste considère qu'il n'a, à « aucun moment remis en cause la version officielle de l'histoire ». « Si, dit-il, on considère mon film “d'antialgérien'', qu'on me dise qu'il est inacceptable. Dans le cas contraire, qu'on me donne le visa demandé » conclut-il.