Le projet a été finalisé selon M.Temmar et a eu l'aval des partenaires concernés. Les relations risquent de s'embrouiller davantage entre le ministère de Temmar et les patrons des entreprises. Le désaccord concerne la stratégie industrielle. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissement, Abdelhamid Temmar révèle que le projet de la stratégie en question est achevé. «Nous allons remettre une copie du projet au président de la République et il sera présenté incessamment au conseil des ministres», a déclaré M.Temmar, en marge du 6e symposium international de l'investissement direct étranger, tenu hier à Alger. Le ministre affirme que toutes les parties concernées par ce projet l'ont approuvé. Or, cette nouvelle stratégie industrielle est critiquée par les experts et les patrons. Certains dénoncent même leur marginalisation dans l'étude de ce projet. Pour eux, ce dernier risque d'être un gros ratage si des correctifs ne sont pas apportés. Une autre critique: la stratégie telle que conçue, est trop orientée sur les investissements directs étrangers (IDE). Le ministre Temmar a saisi l'occasion de ce symposium pour répondre à cette critique. Selon lui, le projet ne fait aucune distinction entre l'investissement local et les IDE. Concernant le développement des IDE en Algérie, M.Temmar dira que «nous cherchons la technologie et l'innovation et non pas le financement». En fait, plus de 1200 milliards de dollars circulent à travers le monde. Chaque pays tente de capter le maximum. La part de notre pays est très faible dans ce sens. L'Algérie, qui a compté beaucoup plus sur l'IDE pour dynamiser son développement, n'a capté qu'une maigre part (environ 1,8 milliard, de dollars en 2005 selon MDI-Business School). L'Observatoire méditerranéen pour la promotion de l'investissement (Mipo), classe l'Algérie en 4e position concernant les IDE. Notre pays a attiré, selon l'Observatoire, 1993 projets d'investissements directs étrangers pour une valeur totale estimée à 3 milliards de dollars, en 2005. Le directeur général de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi), Abdelmadjid Baghdadli, a avancé le nombre de 20 projets d'investissement en 2007. Le coût de ces derniers avoisine les 15 milliards de dollars. D'autres chiffres: 6 975 projets d'investissement enregistrés entre 2000 et 2006 d'un coût de 700 milliards de dinars, entre autres, 601 projets en partenariat et 338 projets étrangers. Les pays arabes comptent 240 projets pour un coût de 531 milliards de dinars. Près de 126 grands projets ont été examinés (66 projets nationaux et 50 étrangers) pour un coût de 1585 milliards de dinars. M.Baghdadli parlera aussi des opportunités d'investissement. Il a évoqué, à l'occasion, l'amendement du Code de l'investissement qui a simplifié et allégé le cadre général de l'investissement. D'ailleurs, a-t-il soutenu, les guichets décentralisés ont enregistré, en 2006, 48.000 visiteurs et près de 72.000 visiteurs durant les quatre premiers mois de 2007.Le président du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, évoque, quant à lui, la privatisation. Il a avancé le chiffre de 365 entreprises privatisées jusqu'à présent. Les statistiques du département de Temmar sont différentes. Selon ce dernier, en 2006, 396 entreprises ont été privatisées alors qu'en 2007, le ministre avance le chiffre de 430 entreprises. Qui croire dans cette guerre des chiffres?