Le gouvernement est près de ficeler les dossiers techniques consacrés à la privatisation de 100 autres entreprises en 2007. Le processus de privation des entreprises publiques se déroule en toute transparence et avance à pas sûrs, a défendu le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M.Abdelhamid Temmar, jeudi à l'APN. L'opération engagée par le gouvernement passera à la vitesse supérieure à compter de l'année prochaine, a-t-il soutenu. Le dernier bilan fait ressortir la cession de 396 entreprises au profit des investisseurs algériens ou étrangers. Le chiffre «est important», défend le ministre au vu de la complexité de l'opération.: «Chaque opération prend six à huit mois et passe par plusieurs étapes à commencer par l'évaluation, les négociations jusqu'à la cession du bien.» Le gouvernement a fixé ce délai qui peut «paraître long pour certains» afin de se rapprocher le plus de la valeur réelle de l'entreprise cédée. Le ministre a révélé, dans le même sillage, que son département est près de ficeler les dossiers techniques consacrés à la privatisation de 100 entreprises. Ces dossiers seront traités progressivement par le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Ce dernier se réunira prochainement avec à l'ordre du jour la cession de 15 entreprises, annonce Temmar sans préciser les activités concernées. Temmar, qui rentre d'une visite en France où il a participé à un séminaire sur la promotion des investissements français en Algérie, a révélé que ce pays n'est pas intéressé par la récupération des entreprises déficitaires. «Les opérateurs français penchent pour les investissements directs (IDE)» souligne le ministre. Des groupes mixtes seront mis en place afin d'exploiter les opportunités de partenariat. Les secteurs de l'automobile, de l'industrie pharmaceutique et de l'agroalimentaire, attirent principalement la convoitise des Français. Sur un autre chapitre, Temmar a indiqué que les assises nationales de l'industrie se tiendront après l'examen en janvier 2007 par le gouvernement du document «Stratégie et politiques de développement de l'Industrie». La stratégie industrielle ambitionne, selon lui, la restructuration approfondie des infrastructures industrielles existantes et des potentialités que recèlent les opérateurs économiques en sus d'un cadre d'intervention efficace et flexible de l'Etat. Le ministre des Participations et de la Promotion des Investissements a annoncé un plan de «sauvetage» de l'Entreprise nationale de l'industrie électronique (Enie), dont la situation socioéconomique est «critique». En réponse à une question orale d'un membre de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur les mesures prévues par le ministère de tutelle pour régler la question, M.Temmar a indiqué qu'il a été procédé à la suspension du président-directeur général et à son remplacement par un intérimaire, la constitution d'un nouveau conseil d'administration avec un nouveau président, ainsi que la création d'une commission de contrôle externe, dont les résultats énonceront d'autres mesures. La dette de l'Enie s'élève à 1,7 milliard de centimes, la moitié de cette somme ne bénéficie d'aucune garantie de remboursement. L' entreprise a accusé, en 2005, un déficit financier de plus de deux milliards de dinars avec 14 milliards de crédits bancaires à découvert. Relevant que le projet de réhabilitation socio-économique de l'Enie a été réalisé à hauteur de 55% en 2005, le ministre a souligné que les résultats obtenus durant le premier trimestre 2006 reflètent une dégradation de la situation. Aussi, a-t-il indiqué que le dossier Enie a été soumis à des entreprises coréennes, dont LG, lors de sa visite en Corée, en novembre dernier, dans le cadre des efforts du gouvernement d'établir un partenariat favorisant la réussite d'Enie à la faveur de l'apport technologique. A cet égard, M.Temmar a indiqué qu'un industriel national a proposé le transfert du siège de l'Enie de Sidi Bel Abbès à Alger; «solution facile» que le gouvernement a rejetée car menaçant les postes d'emploi.