Les partis ne sont pas capables, selon lui, de mener une politique pour défendre les droits des citoyens. La révision de la loi électorale fait réagir plusieurs hommes politiques. Le point central: le choix du mode de scrutin. L'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, plaide pour un mode uninominalle à deux tours. Le mode actuel, la proportionnelle a montré ses limites, selon lui. «Nous n'avons pas de partis capables de mener une politique pour défendre la société civile», a-t-il dit, hier, lors d'une conférence de deux jours sur la gouvernance et la démocratie organisée par la Confédération nationale des cadres des finances à Alger. Pour lui, le choix du mode de scrutin est l'une des décisions les plus importantes dans un Etat de droit. En réalité, le système électoral entre en compte dans la consolidation du pluralisme politique d'où l'importance liée à son mode d'expression. D'ailleurs, des responsables de parti ont eu à s'exprimer sur ce thème. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, avait souligné que le système de la proportionnelle, actuellement en vigueur, est un motif de blocage des institutions locales. Il a appelé à l'amendement de l'actuelle loi électorale pour permettre l'émergence de forces politiques représentatives. Autre son de cloche, le PT de Mme Hanoune estime, quant à lui, que la proportionnelle intégrale est le mode électoral le plus démocratique et le plus approprié pour l'Algérie. M.Benbitour s'est exprimé, également, sur un autre sujet qui marque l'actualité politique. Il s'agit de la révision de la Constitution. Sans trop s'étaler sur cette question, il dira: «Toutes les révisions constitutionnelles réussies passent par des transitions réussies». Sur la démocratie, l'ancien chef de l'Exécutif estime que la liberté n'est pas uniquement une finalité du développement. Elle est un outil indispensable pour toute stratégie de développement d'un pays. «L'autoritarisme ne signifie pas développement. Si c'était le cas, les pays africains seraient les plus développés du monde», a-t-il souligné. Par ailleurs, la cohésion sociale est tributaire, a-t-il ajouté, de la stabilité du pouvoir qui est une caractéristique de la démocratie. La problématique de la cohésion sociale, a souligné, également, l'orateur, ne peut pas être limitée aux salaires. Et d'ajouter: «On ne peut pas avoir un développement sans l'équité.» Selon lui, «le manque de capacité, l'insécurité et le verrouillage des espaces du débat depuis 1962 ont favorisé la pauvreté». Aussi, selon M.Benbitour, la rente pétrolière peut être un frein à la liberté. Il explique: «On achète le calme de la société civile pour qu'il n' y ait pas d'opposition.» Critiquant le Parlement, il dira que ce dernier «sert plus de maquillage pour la façade démocratique». Que faire? s'est t-il interrogé, esquissant, ensuite, ce qui pourrait être, selon lui, des solutions. Il insistera, par ailleurs, sur le fait qu'il faut adopter, indique-t-il, une nouvelle politique pour lutter contre la corruption et le gaspillage des ressources nationales. Comment? Telle est la question!