Un travail discret, et néanmoins efficace, est mené en coulisses par notre ambassadeur à Rabat, M.Larbi Belkheir, pour améliorer le climat des relations bilatérales. Doucement, mais sûrement, les choses semblent évoluer dans le bon sens au niveau maghrébin, plus particulièrement dans les relations algéro-marocaines. C'est plus qu'un dégel, puisque la route est balisée pour un assainissement. Par conséquent, il est de bon ton de dire que les apparences sont trompeuses. Au moment même où différentes sources mettent l'accent sur un froid dans les relations algéro-marocaines, un rapprochement est amorcé entre les deux capitales, Alger et Rabat. Même si la presse n'en parle pas, ou bien en fait une lecture biaisée, il n'en demeure pas moins que dans l'ombre, il y a des hommes qui travaillent pour remettre sur les rails les relations bilatérales. La démarche qui a été suivie, privilégiant les petits pas dans des domaines qui échappent, quelque peu, aux susceptibilités, celui de l'économie et des échanges culturels, portera, à coup sûr, ses fruits. Le puzzle est en train de se mettre en place. C'est plus qu'un dégel, puisque la route est balisée pour un assainissement des différends, voire des malentendus, qui empoisonnent l'état des relations entre les deux pays depuis les années 70, soit depuis près de trente ans. Comme on l'a écrit plus haut, il est bon de préciser que ce réchauffement n'est pas le fruit du hasard, ni celui de la génération spontanée. Loin de là. Un travail discret, et néanmoins efficace est mené en coulisses par notre ambassadeur à Rabat, M.Larbi Belkheir. Longtemps directeur de cabinet de la présidence de la République, l'homme, qui jouit d'une aura certaine dans le Royaume chérifien, où il a tissé des liens d'amitié profonds avec les plus hauts responsables, a le tact requis en pareille circonstance. Connu pour son doigté, M.Belkheir imprimera certainement sa touche au renouveau des relations algéro-marocaines. Du côté marocain, c'est rien moins que le Premier ministre, Driss Jettou, qui suit de près l'évolution des relations bilatérales. Des ministres marocains et des proches collaborateurs du Palais, participent aux discussions. La démarche qui a été suivie, pragmatique et consensuelle, vise à faire prendre en charge le dossier le plus épineux, celui du Sahara occidental, par les instances onusiennes, et l' on peut dire que le fait que les Marocains et les Sahraouis se soient réunis à la même table, à Manhasset, pour des discussions directes, sous l'égide du représentant de M.Ban Ki-moon, représente une avancée appréciable dans la gestion de ce dossier très sensible. Il est permis, par conséquent, d'être optimiste sur la suite à lui donner. Pendant ce temps, un programme de visites et d'échanges est mis en chantier pour renforcer les relations entre les deux pays, notamment au niveau économique et culturel. Sachant que l'économique est déterminant en dernière instance, et que les deux pays maghrébins ont une histoire et un fonds culturel communs, on voit bien que ces deux créneaux pourront représenter la locomotive qui va tirer vers le haut l'amitié entre les deux peuples et assainir le climat des relations. Une dépêche de l'APS nous apprend, ainsi, qu'une semaine culturelle et commerciale algérienne au Maroc est programmée du 26 juin au 1er juillet, soit à partir de ce matin. Les opportunités d'investissement, de partenariat et de renforcement des échanges commerciaux constitueront, dit-on, la toile de fond des discussions entre patrons et managers des deux pays. Organisée conjointement par l'ambassade d'Algérie au Maroc et la Société algérienne des foires et expositions (Safex), la semaine commerciale et culturelle algérienne au Maroc reflète la volonté des deux pays de maintenir un niveau des relations privilégiées, a indiqué, à l'APS, une source diplomatique à Rabat, ajoutant que cette manifestation n'est que «le reflet des immenses opportunités économiques et commerciales existant entre les deux pays.» C'est ainsi que près de 70 entreprises algériennes, représentant le secteur privé et public, participent à cette semaine commerciale et culturelle, organisée à l'occasion des 12es Journées commerciales internationales du Maroc. Les secteurs de l'agroalimentraire, électrique et électroménager, chimie-pharmacie, grands travaux et bâtiment, tourisme, textile, artisanat, service et industries divers sont représentés à cette manifestation. Des sociétés algériennes spécialisées dans la promotion, l'encouragement et l'accompagnement des investissements en Algérie sont, également, présentes à cette foire commerciale, notamment la Cagex, l'Anexal (association des exportateurs) l'Andi ou la Bourse algérienne de la sous-traitance. «Le paquet a été mis pour assurer un plein succès à cette manifestation commerciale algérienne au Maroc» ont souligné les organisateurs, qui va de pair avec le regain d'activités de ces dernières années. Entre février et mai 2005, deux Forums d'hommes d'affaires des deux pays ont été tenus à Casablanca puis à Alger, suivis ensuite par la signature, en mai 2005 à Alger, d'un accord pour la création d'une chambre mixte algéro-marocaine. Cette dernière a été mise en place par la Chambre de commerce d'industrie et de service de Casablanca (Ccisc), la Caci et la chambre de commerce d'Oran. Parallèlement, les entreprises marocaines participent régulièrement, depuis quelques années, à la Foire internationale d'Alger (FIA). Néanmoins, il est regrettable de constater, que malgré tous ces efforts, les échanges commerciaux sont modestes, au regard des potentialités existantes. Selon un bilan définitif du ministère marocain du Commerce, à fin 2004, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays avait chuté à 1,383 milliard de dirhams (environ 138 millions d'euros seulement). Enfin, on ne clora pas cet article sans signaler le volet culturel de cette semaine algérienne au Maroc, et qui sera marqué par des représentations du ballet de l'Onci et de la troupe El Ferdja (Gnaoua) de Béchar, le tout agrémenté par la présentation des différentes facettes de la gastronomie et de l'art culinaire algériens.