C'est finalement, mercredi prochain, que le général à la retraite Larbi Belkheir rejoindra son poste d'ambassadeur au Maroc. Reçu, samedi dernier, par le président de la république au même titre que Missoum Sbih, le nouvel ambassadeur d'Algérie en France ainsi que Rachid Maârif, nommé ambassadeur en Italie, l'ex-directeur de cabinet à la présidence a reçu des directives sur la démarche à suivre “pour mener à bien son travail” une fois en poste à Rabat. Nommé le 23 août dernier, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d'Algérie au Maroc, Larbi Belkheir a pour principale mission de rétablir les relations bilatérales entre les deux pays. Le général part-il avec un plan de travail clairement défini ? “Il va de soi que le général part avec un plan de travail, mais compte tenu de la complexité des relations entre les deux pays, “Si Larbi” devrait d'abord écouter ses interlocuteurs au royaume chérifien et se donner suffisamment de temps pour connaître l'évolution que prendront les rapports entre les deux pays”, nous explique-t-on de sources fiables. “Personne ne peut présager, actuellement, de l'évolution que prendront les choses après la nomination du général”, nous dit-on encore tout en précisant que “les relations entre les deux pays sont telles qu'il ne faut pas se précipiter, mais plutôt se donner suffisamment de temps pour y voir plus clair”. Toujours est-il, l'une des principales tâches du nouveau représentant de l'Algérie à Rabat portera, a expliqué le général dans une déclaration au Journal Le Monde, sur la réouverture de la frontière algéro-marocaine, fermée depuis 1994, à la suite de l'attentat de Marrakech — deux touristes espagnols tués — dont le Maroc avait fait porter la responsabilité sur l'Algérie, en dépit des démentis d'Alger. Et la question du Sahara occidental ? “Elle est du ressort de l'ONU et répond à la légalité internationale”, est-il souligné des mêmes sources. Larbi Belkheir, lui-même, avait tenu, en effet, à le préciser fin août dernier dans un entretien express à Liberté en marge de l'université d'été du FLN organisée à Boumerdès en martelant : “je m'en tiendrai aux relations strictement bilatérales.” Sollicité, également, à propos du retard, de plus de deux mois, pris par le général pour rejoindre son poste à Rabat, nos sources notent d'entrée qu'“il n'y a pas eu de retard en rapport avec son départ au Maroc étant entendu que le décret le désignant directeur de cabinet à la Présidence a été signé en 2000 et le décret mettant fin à ses fonctions à ce poste n'a été signé par le président de la république que samedi dernier”. Aussi, est-il encore précisé, à ce propos, que “c'est le chef de l'état en personne qui a tenu à ce que “Si Larbi” reste encore à la présidence de la république durant tout ce temps en attendant de nommer un nouveau chef de cabinet”. Quant aux multiples commentaires qui avaient fait état, une semaine avant l'Aïd, du refus du général de rejoindre son poste au moment où les évènements de Ceuta et Melilla battaient son plein, notre source, qui indique que “le départ du général au Maroc n'a aucun rapport avec ces évènements”, note néanmoins qu'“il y a des lobbies qui s'opposent à l'amélioration des relations entre l'Algérie et le Maroc”. NADIA MELLAL