Ni la force des lois ni le contrôle des forêts n'y peuvent quelque chose. Seule la conscience du citoyen... L'été ce n'est pas seulement la joie et le repos. C'est aussi les dégâts et les dommages. La présente saison estivale ne déroge pas à la règle. Elle arrive en drainant avec elle son lot de préjudices. Les chiffres avancés par la Protection civile sont effarants. Quatorze personnes mortes par noyade, et 1842 autres sauvées, dans 3735 interventions effectuées entre le 1er juin et le 21 du même mois. Selon le lieutenant Mebrakia Hamida de la cellule de communication de la Protection civile, cinq personnes ont péri dans quatre plages surveillées. Les dix autres victimes ont trouvé la mort après s'être aventurées dans des plages interdites à la baignade. Ces lieux accueillent, malheureusement, davantage d'estivants. On y vient, on y campe sans pour autant se soucier de sa vie qui est mise en danger en se baignant dans de pareils lieux. Plusieurs plages interdites à la baignade sont recensées tout au long de la côte algérienne. Ce qui rend la situation plus délicate que jamais, c'est le fait que ces plages ne soient pas contrôlées. Ni les éléments de police ni ceux de la Protection civile ne s'y hasardent. Pour éviter les dégâts, on fait appel aussi bien à la vigilance du citoyen qu'à sa conscience. Cependant, ces deux éléments s'avèrent insuffisants devant le manque flagrant de lieux de baignade. Ce qui ouvre donc la brèche aux aventuriers qui sont prêts à payer de leur vie, pour effectuer quelques plongeons du haut d'un rocher. Malheureusement, ces pratiques coûtent toujours trop cher aux amateurs de la plongée dans des sites interdits à la baignade. Justement, la direction de la Protection civile fait savoir que trois décès ont été enregistrés au niveau des plages rocheuses interdites à la baignade, dans la wilaya d'Alger. Ailleurs, au niveau des plages surveillées, même si le risque est toujours couru, il n'en reste pas moins que les éléments de la Protection civile sont là pour porter secours à ceux qui sont en danger. Et si certains baigneurs ne se retrouvent en péril qu'à cause d'un malencontreux accident; d'autres, par contre, encourent le risque de se noyer par pure négligence. L'éloignement du rivage, le non-respect des directives des agents du contrôle de la plage, concernant entre autres, l'état de la mer, sont autant d'éléments qui conduisent à l'irréparable. Par ailleurs, l'été n'est pas seulement synonyme de noyade, mais c'est aussi la saison pendant laquelle les feux de forêts font des ravages. Des superficies inestimables sont détruites annuellement. Depuis l'ouverture de la présente saison estivale, la Protection civile a enregistré 28 incendies de forêts qui ont détruit 259,5 hectares, et 21 autres ayant ravagé 613,5 hectares de maquis, à travers le territoire national. Selon le service de la communication de la Protection civile, la wilaya de Khenchela occupe le haut du classement, avec 4,5 hectares de forêts détruits. Le même corps a fait part, en outre, de 491 feux de récoltes ayant détruit 3602 hectares de blé et 2792 hectares d'orge. Avec 54 incendies, qui se sont soldés par la destruction de 346 hectares de blé, et 247 hectares d'orge, la wilaya de Constantine est perçue, pour le moment, comme étant la région la plus touchée. Viendra ensuite la wilaya de Tiaret avec 41 feux de récoltes, ayant détruit 240,5 hectares de blé et 749 hectares d'orge. La même source a précisé, encore, que les services de la Protection civile ont enregistré, également, la destruction par le feu de 84.740 bottes de foin, 8961 arbres fruitiers et de 1453 palmiers. Encore ici, la bêtise humaine est souvent la cause de tous ces incendies, qui provoquent des dégâts considérables. L'entendement humain veut que le premier indice d'un homme civilisé, est le civisme. C'est ce qui manque le plus, en effet. Et l'indifférence frappante de certains, leur insouciance, nous coûtent souvent trop cher. Ni la force des lois ni le contrôle des forêts n'y peuvent quelque chose. La conscience du citoyen, elle seule, peut sauver la mise et protéger nos espaces végétaux.