L'utilisation systématique de l'outil Internet par l'organisation dénommée Al Qaîda au Maghreb islamique porte de plus en plus la marque de Aymane al Zawahiri. Ce dernier et son chef Oussama Ben Laden, dont le sort est inconnu, ont dépensé des dizaines de milliers de dollars dans le recrutement d'informaticiens et de spécialistes de la communication par satellite, en plus de la médiatisation à outrance dont ils ont bénéficié de la part de la chaîne TV installée au Qatar, Al Jazeera. Cette chaîne a, certes, fait preuve de beaucoup de professionnalisme, mais elle a surtout profité de la «chape de plomb» qui pèse sur l'ensemble des chaînes publiques arabes. Par quel miracle, un pays arabe, qui entretient des relations commerciales avec Israël et dont le sol abrite des bases militaires américaines, peut-il s'enorgueillir de posséder une chaîne de télé indépendante à tel point qu'elle «ose» donner la parole aux ennemis de l'Amérique? Quelque part, il y a fausse donne! Lorsqu'on sait que Bush et ses proches collaborateurs n'ont pas aimé du tout la parution d'un recueil de poèmes écrits par des détenus à Guantanamo, on ne peut que mesurer toute l'étendue de l'hypocrisie de la liberté d'expression à l'américaine. La chaîne Al Jazeera fait des misères aux régimes arabes, en ménageant certains, bien sûr; vis-à-vis de cette chaîne, notre pays ne tient pas la cote. Mais Droudkel, l'émir national du Gspc y tient la vedette lui, par ses discours et ses messages sur le site Internet d'Al Jazeera. «La liste des kamikazes est très longue», affirme-t-il dans un communiqué diffusé par Al Qaîda au Maghreb islamique. Le reste du discours développe les mêmes clichés de «la croisade menée contre l'Islam». Surprenant tout de même, le site Internet d'Al Jazeera offre à Al Qaîda au Maghreb islamique, un espace de recrutement de nouveaux terroristes «ceux qui nous ont rejoint ont ouvert la porte du paradis, à vous de suivre leur exemple», avait déclaré ce sinistre criminel. Voilà comment l'ex-Gspc recrute et comment la chaîne au «ton libre» lui accorde du crédit, en lui consacrant une médiatisation à outrance. Dans une rencontre, voilà une dizaine de jours qui a eu lieu en Tunisie, dans le cadre de la lutte antiterroriste, les responsables arabes ont appelé justement à entreprendre des mesures pour procéder à la fermeture des sites de propagande au profit des groupes terroristes.
