Pour la première fois depuis le 1er septembre 2006, le prix du baril de pétrole brut a franchi les 70 dollars à New York. Jeudi 28 juin. Le baril de Light sweet crude franchit la barre des 70 dollars. Il affiche 70,09 dollars. Il avait enregistré un gain de 78 cents vers 14h 05 GMT, pour culminer à 69,75 dollars. Le Brent de la mer du Nord, pour sa part, cotait 70,66 dollars, une progression de 13 cents. Le brut de la mer du Nord et le Light sweet crude font pratiquement jeu égal. C'est l'été de toutes les surprises. Comme tous les mercredis, analystes, spéculateurs et marchés pétroliers ont leurs regards braqués sur la publication du rapport du département américain de l'Energie (DEO). Mercredi 27 juin. La nouvelle tombe comme un couperet. Elle est inattendue. Elle surprend tout le monde. Le DOE fait état d'un recul de 700.000 barils. Les réserves américaines, pour la première fois depuis plusieurs semaines, sont en baisse. Elles accusent leur premier recul depuis le mois d'avril 2007. Bark Melek, analyste de BMO Capital markets, fait un premier constat. «C'est, pour l'essentiel, juste l'extension des gains enregistrés mercredi», fait-il savoir. Les marchés pétroliers sont pourtant sur le qui-vive. Ils surveillent avec inquiétude le niveau des stocks d'essence. La moindre mauvaise nouvelle sonne l'alerte, et ils sont perturbés. Aux Etats-Unis, actuellement, c'est la saison estivale de très forte consommation de carburant. Les stocks d'essence ont connu une chute significative. Leur niveau indique 202,6 millions de barils. Une baisse de 5,5% par rapport à la saison écoulée et à la même période, tandis que la demande est, quant à elle, en hausse de 1,4% sur une année. Les prix du baril de pétrole continuaient, en tous les cas, à grignoter quelques cents, durant la journée de jeudi, notamment à New York. Mercredi, il annonce déjà la couleur. Il prend 60 cents. Les réserves pétrolières des Etats-Unis inquiètent. Si les stocks d'essence ont connu un net recul de 700.000 barils pour la semaine achevée le 22 juin, les réserves de produits distillés (gasoil et fioul de chauffage) ont subi la même mésaventure. Ils ont accusé un recul de 2,3 millions. Seules les réserves de brut ont été épargnées. Elles ont augmenté de 1,6 million de barils. L'approche des grandes vacances, synonyme de longs déplacements, semble confirmer l'irrésistible ascension du prix du baril de l'or noir. L'analyse de M.Melek abonde en ce sens: «Je pense que les cours vont monter significativement au-dessus de 70 dollars pour le brut américain. Les prix de l'essence devraient atteindre des records quand l'été va devenir plus chaud et que les gens vont commencer à prendre des vacances, et donc, à davantage se déplacer en voiture», a fait remarquer l'expert. Toutes ces prévisions risquent de prendre au dépourvu les marchés pétroliers. Cela donne le tournis au baril de pétrole qui joue pleinement son rôle de vedette américaine à New York.