Le projet sera présenté lors du 11e congrès de la Centrale syndicale. L'action syndicale au sein des entreprises privées est absente. L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) ne compte pas rester les bras croisés devant cette situation. Une stratégie syndicale de pénétration dans le secteur privé sera élaborée. L'initiative vient de la Centrale syndicale. «Il nous appartient, en tant que syndicalistes, de développer une autre synergie syndicale à l'entrée dans les entreprises privées», a déclaré, hier, le secrétaire général de l'Ugta, Sidi-Saïd, lors de la commémoration du 17e anniversaire du Parti des travailleurs. Sidi-Saïd a argumenté, par la suite, cette décision. Selon lui, son syndicat a été sollicité, dans ce sens, par plusieurs travailleurs d'entreprises privées. Aussi, il y a eu deux tentatives de constituer un syndicat dans une entreprise privée, dont il a refusé de citer le nom, qui ont échoué. Malheureusement, a-t-il poursuivi, les initiateurs du projet ont été licenciés. Selon le rapport annuel de la Confédération internationale des syndicats libres (Cisl) paru en juin 2006 à Bruxelles, bon nombre de travailleurs du secteur privé, en Algérie, ont été victimes de mauvais traitements. Dans son évaluation des conditions du monde du travail, en Algérie, le rapport de la Cisl a indiqué que les travailleurs sont victimes de mauvais traitements dans le secteur privé et dans le secteur non organisé. L'initiative de Sidi-Saïd vient, en outre, renforcer la position de l'Ugta devant les critiques des syndicats autonomes. Pour ces derniers, l'Ugta est loin d'être le représentant efficace des travailleurs. Outre l'action syndicale, le patron de l'Ugta a évoqué la privatisation. Un processus qui a provoqué des contestations dans le secteur public. «Il ne faut pas considérer le secteur public comme un obstacle, mais plutôt une donnée fondamentale au privé qui vient l'accompagner», a-t-il souligné, dans ce sens, avant de poursuivre: «Nous avons eu avec les représentants du PT un débat très fort à propos de la privatisation.» Dans la position de l'Ugta, il ne ressort pas explicitement son soutien à l'idée de la privatisation du secteur public. Mais pour le syndicat, la privatisation est là et elle se fera avec ou sans les représentants. Pour la Centrale syndicale, la privatisation, outre ses effets sur l'emploi durable et le travail décent, doit constituer un facteur de consolidation du tissu économique et industriel de mobilisation d'investissements productifs. Il s'agit également d'apporter une technologie et être à l'origine de création de richesses et d'emplois. «Nous sommes pour une privatisation créatrice d'emplois et de richesses, mais contre une privatisation de bradage, voire de conteneurs», estime Sidi-Saïd. Quant à l'investissement, il faut le favoriser selon lui, mais avec des conditions. «Il faut que tout ce qui vient de l'extérieur, vienne en tant qu'accompagnateur», soutient le patron de l'Ugta.