Dans La France des couleurs Idir chante avec une trentaine d'artistes d'horizons divers pour dire merci à cette France plurielle et ouverte... Artiste talentueux mais pas que ça. Idir, le chanteur modeste et discret à la fois, sait coller à l'actualité. Indémodable ainsi, Idir, est un artiste toujours en vogue. Il l'a prouvé à maintes reprises. Après l'album Identité en 1999 dans lequel il réunira Manu Chao, Dan Ar Braz, Maxime Le Forestier, Gnawa Diffusion ou encore Zebda, le voilà qui recommence. La France des couleurs sort dans un contexte politique si particulier que l'on se dit que ce n'est pas fortuit. Et alors? Provocateur Idir? Non, plutôt un artiste qui écoute le pouls de sa société et vit avec son temps! Aussi, s'est-il entouré d'une pléiade de jeunes artistes aux racines diverses pour clamer cette France plurielle et métissée d'aujourd'hui. Féfé, Leeroy, Noa, Akhenaton, Grd Corps Malade, Zaho, Tiken Jah Fakoly, Sinik, Wallen, (Daniel, Guizmo et Manu) de Tryo, Kenza Farah, Kore, Saïan Supa Crew Disiz la peste, Nadiya, Oxmo Puccino, Rim K et Sniper. Il réalise un clip pour le titre Ya Babba, avec la chanteuse Wallen, où les images illustrées rappellent la ville de Béjaïa. Un enracinement pour la terre mère tangible et indéfectible. La France des couleurs sort à un moment où la carte géopolitique française change de donnes, où un ministère de l'Immigration est né. Qu'importe, Idir connaît la véritable image de cette France qu'il chante dans un bain mélodique tout aussi fusionnel que moderne. Il allie différents instruments aussi bien typiques comme la flûte et sa guitare en bandoulière que des synthétiseurs et machines électroniques. Mais, le truc en plus, est que les textes d'Idir restent toujours profonds, abordant avec émotion des thèmes comme l'exil (A Vava Inouva), la fête (Zwit Rwit) ou encore les souvenirs (Chfigh). Dans ce nouvel opus, le sage comme on le surnomme, affirme que «la France des couleurs défendra les couleurs de la France». Idir dit merci à cette France multiple, en lui donnant la parole en musique, langues et tempo divers. Surprenant, dans la France des couleurs, on retrouve Zinedine Zidane et quelques autres joueurs de l'équipe de France de 1998. Une trentaine d'artistes, ainsi, participent dans cet album à 17 titres. Entre hommage à cette France de la pluralité et dénonciation de certaines pratiques comme les expulsions, dans Mama: «Ma terre a expulsé mon père [...] mais qu'a fait l'homme du ministère»), Idir alias Hamid Cheriet plaide et engage clairement sa voix pour une France tolérante qui «vivra» (le sens de son nom d'artiste) en s'ouvrant aux autres..Sorti le 07 juin dernier, La France des couleurs suscite déjà un grand engouement du public. Il en est de même pour Amel Bent qui revient avec un nouveau single Nouveau Français. Ce premier tube issu du prochain album A 20 ans, a tout pour plaire: des paroles touchantes accompagnées d'un rythme accrocheur. Et surtout un texte qui résonne comme un objecteur de conscience qui rappelle, à juste titre, aux jeunes de ne pas avoir honte de leurs origines. «C'est le coeur qui souligne/On a la chance d'être là/ Faut pas qu'on oublie/Je viens bien d'un endroit/ Mais je suis d'ici/ Mais qui fait des histoires vraiment dans ce pays/ je viens bien de quelque part mais je suis ici/ Nouveau français/Un français nouveau/ Nouveau français/ Sous le même drapeau/ Sans même un besoin de reconnaissance/ Mais ni plus ni moins qu'un enfant de la France/». Il y a quelques mois, Faudel, sortait Mon pays écrit notamment par Pascal Obispo où l'enfant de Mantes-la Jolie chante, dans un refrain captivant, le pays où il est né.. Sans complexe évidemment, ce qui dénote bien cette réalité métissée et citoyenne qu'il faut bien reconnaître comme telle. N'en déplaise à Jean -Marie...