L'accès au financement et la corruption sont entre autres facteurs qui freinent le développement. L'Algérie fait de son mieux en matière de compétitivité. Mais elle reste en-dessous des espérances. Elle est classée en 76e rang loin derrière la Tunisie qui, elle, occupe le 29e rang. Les autres pays de la région de l'Afrique du Nord se répartissent comme suit: l'Egypte 65e, le Maroc et la Libye respectivement 72e et 73e rang. C'est ce qui ressort du rapport 2007 sur la compétitivité en Afrique publié par le Forum économique mondial (WEF). Ce document est rédigé avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Il passe en revue 29 pays africains sur un total de 128 pays dans le monde. Mais qu'est-ce qui a valu ce rang à l'Algérie? Notre pays aurait pu se classer en tête du peloton des plus riches pays africains et maghrébins si certains facteurs étaient mieux maîtrisés. Allusion est faite, notamment, à la corruption. Ce phénomène demeure, faut-il le souligner, l'obstacle principal qui entrave le développement de l'économie nationale. La fuite des capitaux est estimée, annuellement, à 500 millions de dollars. Malgré l'engagement officiel des autorités algériennes à éradiquer ce phénomène, plusieurs spécialistes du domaine estiment que les choses évoluent à un rythme très lent. Il est essentiellement reproché aux autorités algériennes le manque de transparence dans la gestion de la sphère économique, mais aussi la rétention de l'information qui rend, dans plusieurs cas, impossibles les investigations de la presse nationale. Ce phénomène a atteint de telles proportions que la Banque mondiale, dans son évaluation annuelle du climat des affaires, en 2005, a soulevé des cas de commissions et de corruption en Algérie. La moyenne est de 6% des charges supplémentaires et du chiffre d'affaires des entreprises investissant en Algérie. Transparency International (TI) a attribué, pour sa part, à l'Algérie une note de 3,1 sur 10, en matière de perception de la corruption, dans ses résultats de l'édition 2006. L'ONG de lutte contre la corruption, a classé notre pays à la 84e place, au même rang que la Mauritanie, au-dessous de la Tunisie (51e place) et du Maroc (79e place) et au-dessus de la Libye (105e place). Les secteurs concernés par la corruption, en 2006, sont: la construction et les réalisations, l'eau et le transport. Le secteur de la santé n'est pas en reste. Pour la seule filière du médicament, il a été relevé une surfacturation de plusieurs millions de dollars en 2005. La difficulté d'accès aux crédits bancaires, en Algérie, constitue, en outre, l'un des principaux freins à l'investissement au pays. Une évidence qui est illustrée par les chiffres de la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale. Celle-ci a réalisé au cours de l'été 2006 une enquête auprès de 500 micro et petites entreprises, (MPE) représentatives du tissu algérien d'entreprises. Il ressort de cette enquête que plus de 80% des MPE considèrent qu'il est difficile, voire impossible, d'obtenir un prêt bancaire. 30% d'entre elles imputent cela au fait qu'elles ne sont pas en mesure de satisfaire les demandes de garantie des banques, et 27% l'expliquent par des procédures et des contraintes administratives contraignantes. L'Algérie peut devenir, en revanche, plus compétitive, à condition qu'elle «améliore l'accès au financement, reconstruit les infrastructures et renforce les institutions», ajoute le rapport du WEF.