Plus la situation empire en Irak, plus les choses deviennent sérieuses et compliquées avec ces filières irakiennes. Depuis le 10 mai dernier, les services de sécurité engagés sous le commandement de la 1re Région militaire, maintiennent une offensive sans précédent contre les maquis du centre du pays. De gros moyens humains et matériels ont été mobilisés afin d'investir les poches les plus reculés du Gspc. Jusqu'à l'heure, le bilan provisoire affiche la neutralisation de quelque 32 terroristes, dont des émirs. Mais, comme ce sont de véritables opérations chirurgicales où l'ANP cherche particulièrement à limiter les pertes, l'offensive va durer encore, a-t-on appris de sources bien informées. Peu importe le nombre des terroristes encore en activité. L'étau s'est resserré sur la plupart des groupes armés. La question d'importance capitale aujourd'hui, selon les mêmes sources, concerne plutôt les réseaux de soutien établis généralement dans les villes qui continuent de fournir à ces groupes, renseignements et soutien financier. Ces réseaux, dont certains sont impliqués dans le recrutement de jeunes volontaires pour aller combattre en Irak, sont devenus une grande menace pour la sécurité du pays. C'est grâce à eux que les irréductibles du maquis tiennent toujours. Depuis les opérations kamikazes du 11 avril, le discours de Droudkel rencontre une franche opposition de la part de ses hommes. Même l'attrait financier ne motive plus les «candidats au suicide». Selon les mêmes sources, se basant sur des donnés de repentis, de nombreux terroristes se sont retournés contre Droudkel, après l'avoir soutenu contre Hattab. Même après son ralliement inconditionnel à Al Qaîda, l'émir Droudkel n'arrive plus à sortir de son isolement, à tel point qu'il ne voit plus de «salut» devant la voie suicidaire qu'il a empruntée que l'apport de volontaires algériens en Irak. Des étrangers qui commencent à faire parler d'eux. Il ne se passe pas un jour sans que les services de sécurité au Proche-Orient ne découvrent des filières destinées à envoyer des jeunes Algériens à «l'enfer irakien». Parmi ces jeunes, certains seront pris en charge au niveau des pays voisins de l'Irak où ils seront entraînés à maîtriser les explosifs et les armes à feu. Terminée cette phase, les responsables de ces filières optent soit pour l'envoi en Irak soit pour la réexpédition vers l'Algérie. Ils sont vite repérés par les émirs du Gspc. Al Qaîda a de l'argent, et c‘est un argument très valable aux yeux de beaucoup d'entre eux. Le nerf de la guerre, quoi! L'offensive des forces de sécurité est donc venue à point nommé pour arracher le «virus» terroriste et l'extirper, une bonne fois pour toutes. Il s'agit d'une course contre la montre, car plus la situation s'empire en Irak, plus les choses deviennent sérieuses et compliquées avec ces filières irakiennes.